Les beautés nocturnes de Pascal Normand

L'artiste photographe montréalais Pascal Normand.

Avec ses oeuvres originales, Pascal Normand est l'un des artistes chouchous du symposium en arts visuels Couleurs urbaines, qui se tient ce week-end au centre-ville de Granby.


Non seulement le Montréalais avait reçu le Prix du jury en 2015, mais il était aussi reparti l'an dernier avec le prix Coup de coeur du comité organisateur. Bref, celui qui en est à sa quatrième présence au symposium attire l'attention. 

D'abord parce qu'il est photographe parmi une majorité de peintres. « Ma technique est un peu entre les craques du plancher... Elle est difficilement définissable. On peut la qualifier de technique mixte ou d'estampe numérique. Ou entre les deux. Ou à cheval sur les deux! », dit-il.

« Je fais principalement de la photographie nocturne avec de multiples longues expositions sur trépied pour aller chercher différents niveaux de luminosité dans la même oeuvre », explique l'homme de 38 ans qui vit de son art depuis le début de la trentaine. 

Huit ou neuf clichés peuvent se superposer pour constituer l'image finale, à laquelle l'artiste consacrera des heures de travail numérique. Une fois imprimée sur canevas ou sur panneau de bois, l'oeuvre reçoit quelques touches de peinture en aérosol pour sublimer sa texture.  

Si le processus est complexe, le résultat, lui, est saisissant. « Les gens ont deux principales réactions devant mes oeuvres. Ils se demandent comment c'est fait et ils cherchent à cibler les lieux que j'ai photographiés », dit-il. 

Sa thématique de prédilection : l'architecture avec tout ce qu'elle implique d'histoire, de nostalgie et d'identité. Ses « toiles » mettent souvent en vedette des ambiances urbaines et industrielles. « Mon premier défi, c'est de trouver des sujets, puis les angles pour maximiser leur intérêt. Ça donne une ambiance fictive à des lieux qui sont réels. » 

Quand il nous apprend qu'il a déjà travaillé dans le monde du 7e art, on saisit clairement le style « cinématographique » de ses oeuvres, qu'on retrouve même dans les quelques paysages qu'il s'est permis d'ajouter à son portfolio.

Quelques édifices de Granby s'y retrouvent aussi, dont l'église St-George et le complexe Imperial Tobacco, fruits de virées photographiques nocturnes réalisées lors de ses précédentes visites chez nous.   

On peut rencontrer Pascal Normand sous son chapiteau dressé sur le terrain de l'église St-George. Contrairement aux autres exposants, son processus artistique l'empêche toutefois de créer en direct. « Je suis ici pour présenter mon travail et rencontrer le public. Les gens d'ici ont une super belle curiosité ! »

Sur deux sites

La Voix de l'Est est d'ailleurs allée fouiner sur le site de l'église St-George, vendredi midi, avant l'ouverture officielle de l'événement. Les artistes n'avaient pas encore fini d'aménager leur chapiteau que déjà les curieux affluaient.

« On est dans les derniers préparatifs. Ça roule! », faisait remarquer Mathieu St-François, coordonnateur à la vie communautaire à la Ville de Granby. 

Il faut dire que le recours, cette année, à deux sites distincts (le terrain de l'église Notre-Dame et celui de l'église St-George) apporte quelques défis supplémentaires. « On double presque tout : le nombre de bénévoles, le quartier général... On a cherché et c'est ici qu'on pouvait accueillir presque autant de gens et d'artistes que sur le site de l'église Notre-Dame. En plus, l'endroit est beau et on avait une belle collaboration de l'église St-George. Et les deux endroits sont seulement à 500 mètres de distance! »

Selon lui, la nuée d'événements  qui se déroulent en ville en fin de semaine ne risque pas de nuire au Symposium. Au contraire. « C'est sûr que ça nous aide. Ça fait trois ans qu'on est en même temps que l'International et on constate que ça nous amène des visiteurs », mentionne M. St-François.