À l'école du vélo

De nombreux élèves d'écoles primaires de Bromont, Cowansville et Granby viennent d'intégrer le programme Cycliste averti.

On dit souvent que les bons comportements s'enracinent dès l'enfance. Le partage de la route entre cyclistes et automobilistes ne fait pas exception. En ce sens, de nombreux élèves d'écoles primaires de Bromont, Cowansville et Granby viennent d'intégrer le programme Cycliste averti. Le déploiement de ce projet novateur, ayant pour but de qualifier les jeunes à se déplacer en toute sécurité à vélo, est une première dans la région.


Inspiré de pratiques qui ont laissé leurs marques à travers le globe, « Cycliste averti » est désormais offert en dehors de Montréal, où a été lancé le projet-pilote en 2015. Avec un ADN de « ville vélo », Bromont est l'une des premières municipalités à emboîter le pas hors du secteur métropolitain. 

« Dès que l'on a entendu parler que le programme était en expansion à travers le Québec, on a décidé d'embarquer. Ça fait déjà près d'un an qu'on met les choses en place, a indiqué en entrevue Nicolas Legault, directeur général du Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB), qui pilote l'initiative dans la région de concert avec Vélo Québec et la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Ça sort de l'ordinaire et on est très fiers de la réponse des écoles. »



En fait, l'initiative s'articule autour de quatre volets, d'une durée globale de 15 heures. 

Primo, les participants, des élèves de 5e et 6e année, reçoivent une formation théorique en classe par un enseignant titulaire pendant six heures. Secundo, les jeunes adeptes de vélo enfourchent leur monture pour appliquer les nouvelles notions en circuit fermé. Cette étape s'échelonne aussi sur une plage horaire de six heures et est intégrée aux cours d'éducation physique. Tertio, les cyclistes sortent en groupes sur la route en compagnie d'encadreurs accrédités par Vélo Québec. Les élèves sont finalement soumis à un examen pratique individuel afin d'obtenir leur certification.

Ainsi, 20 classes réparties dans cinq écoles ont intégré le programme : Ave Maria et l'Envolée à Granby, de la Chantignole et Saint-Vincent-Ferrier à Bromont puis Heroes Memorial à Cowansville. Selon Vélo Québec, le coût par groupe varie de 1500 $ à 2000 $. Dans le cas des établissements d'enseignement bromontois, la SAAQ a acquitté près de 800 $ sur la facture, a précisé Nicolas Legault. Celle-ci était également assujettie à une subvention du programme « École active » du ministère de l'Éducation. 

Tremplin



Quatre encadreurs du CNCB ont pris en charge les élèves pour le volet routier. Parmi eux, Joakim Albert et Christelle Ferrier étaient de passage à l'école de La Chantignole, mercredi, pour chapeauter les élèves durant cette étape cruciale, permettant à plusieurs d'entre eux de surmonter leurs limites. « J'ai eu bien des témoignages depuis que je suis dans le programme. Au-delà du manque de connaissances en matière de sécurité routière, plusieurs jeunes ont peur d'utiliser leur vélo quand ils doivent circuler près des voitures, a indiqué celui qui a été champion canadien sur piste. Il y a aussi ceux qui ont déjà chuté. On fait équipe avec les profs pour les mettre en confiance, pour vaincre leurs stress. »

De son côté, Christelle Ferrier est d'avis que les notions acquises auront également des répercussions positives lorsque les cyclistes se retrouveront derrière le volant. « En brisant les mythes entourant le partage de la route dès l'enfance, on forme les automobilistes de demain. Quand on comprend la réalité de l'autre, c'est bien plus facile de cohabiter », a fait valoir celle qui a été championne de France sur route.

D'ailleurs, les jeunes sont « très réceptifs », a soutenu Joakim Albert. « On voit que les élèves aiment apprendre. Ils posent des questions. C'est très stimulant, autant pour eux que pour nous. » 

Ainsi, chaque élève a une évaluation personnalisée de ses forces et de ses faiblesses. Les parents sont donc mis à contribution pour aider leurs enfants à corriger ces lacunes, a mentionné Geneviève Pigeon, enseignante en éducation physique à La Chantignole. 

« Le programme est très intéressant parce qu'en plus d'être très complet, il s'adapte à la réalité de chaque participant, a-t-elle dit. On souhaite vraiment que le projet puisse demeurer à long terme. »

Christelle Ferrier et Joakim Albert, deux des quatre encadreurs du CNCB qui forment les futurs cyclistes avertis dans la région.

À l'école, au boulot à vélo



On peut dire que le vélo était à l'avant-scène mercredi à Bromont. Tant la population que les employés municipaux puis les élèves des écoles primaires de la localité étaient invités à pédaler lors de leurs déplacements dans le cadre de la journée « À l'école, au boulot à vélo ». 

Les membres de la communauté ont répondu en grand nombre à l'initiative chapeautée par Vélo Québec. Ainsi, près de 300 élèves de La Chantignole et une trentaine de Saint-Vincent-Ferrier ont enfourché leur bécane pour se rendre à leur établissement d'enseignement. Une vingtaine d'employés municipaux ont fait de même pour boucler le trajet vers leur lieu de travail. 

« Bromont est la première ville au Québec à avoir été homologuée "Vélo sympathique". C'est un créneau très important chez nous, a indiqué Annie Cabana, coordonnatrice des loisirs, sports, parcs et sentiers à la Ville. Au-delà de l'aspect touristique, on veut que ça fasse partie du mode de vie du plus de gens possible ici. Et je crois que l'on est sur la bonne voie pour y parvenir. »