Un projet collectif en agriculture à Bolton-Ouest

La consultante Caroline Gosselin (au centre) entourée de quelques personnes impliquées dans le collectif: Alain Meere, Pierre Boivin, Anthony Zitzmann, Philip Hazen et Janet Sparrow-Smith. - Photo fournie

Conscients qu'une terre en friche perd de sa valeur et nuit à la beauté des paysages et désireux d'exploiter la leur, huit propriétaires terriens de Bolton-Ouest se sont regroupés pour créer un projet de revitalisation de l'agriculture. Un projet qui pourra prendre de l'expansion lorsqu'un plan de match sera établi.


Le groupe tente depuis quelques années de dégager une vision commune, mais il lui était difficile de se réunir. Mais voilà qu'avec une subvention du Pacte Brome-Missisquoi de 15 373$ et avec la collaboration de la municipalité, de la MRC Brome-Missisquoi, du CLD Brome-Missisquoi et du Réseau agriconseil, une première phase se met en branle avec la consultante en développement de projets écostratégiques, Caroline Gosselin.

«On a des propriétaires terriens qui ont de belles grandes terres qu'ils aimeraient mettre en valeur, mais qui ont peu de temps ou qui ne sont pas producteurs agricoles. Ils souhaitent regrouper leurs ressources pour voir s'ils n'ont pas de meilleures possibilités», explique-t-elle. Que ce soit pour s'aligner sur une production agricole harmonisée ou pour réaliser des économies d'échelle, le groupe aura à déterminer s'il a une ou des valeurs communes pour avancer. L'effet de groupe permet par exemple d'obtenir des prix plus avantageux lorsque vient le temps d'engager un professionnel.

Durant les consultations publiques pour l'élaboration d'un nouveau plan stratégique, la municipalité a pu constater le désir des citoyens de garder leur territoire ouvert et en fonction, ce qui assure sa valeur.

Déterminer les valeurs communes

La façon de procéder est en train d'être étudiée avec l'aide de Mme Gosselin. Il s'agit d'une première phase, qui se terminera en février prochain. «C'est un grand défi parce que chacun arrive avec sa personnalité, ses valeurs, une terre différente, certaines ont des bâtiments, d'autres pas, etc. Il faut voir comment on va harmoniser tout ce monde-là autour d'une table.»

Un des participants a proposé un questionnaire exhaustif qui permettra de connaître «les valeurs communes du groupe sur l'environnement, l'économie et l'aspect social, les trois piliers du développement durable», ajoute Mme Gosselin, spécialisée dans les projets ruraux structurants.

Ainsi, la consultante pourra voir quel chemin emprunter pour la suite des choses. Peu de travaux sur le terrain seront faits cette année. Un inventaire des propriétés sera effectué dans les prochaines semaines et des experts (agronomes spécialisés, un ingénieur forestier et un fiscaliste) seront consultés pour développer un modèle d'affaires. Le programme Banque de terres, qui permet de donner un accès à la terre à des jeunes sans qu'ils aient à l'acheter, est aussi un outil qui a été présenté aux propriétaires participants.

Divers scénarios visant à revaloriser les terres et à dynamiser l'économie locale en ressortiront. Si l'expérience s'avère concluante, le groupe déterminera ensuite s'il entreprend les prochaines étapes pour concrétiser son plan. Lorsqu'un prototype sera mis sur pied, d'autres propriétaires pourront se joindre au regroupement, assure Mme Gosselin.

Le projet fait suite à une rencontre d'information, en novembre, au cours de laquelle plusieurs intervenants avaient présenté des solutions de rechange pour éviter que des terres agricoles non exploitées deviennent des terres en friche.

Une séance d'information pour l'ensemble de la population a attiré, samedi matin, près d'une cinquantaine de personnes à Bolton-Ouest. Ces dernières ont pu visionner un reportage de La Semaine verte, à Radio-Canada, sur l'usage de mycorhizes et de l'apatite pour augmenter la productivité du sol. Elles ont aussi reçu la visite de Nicoleta Carstea Moldovan, du service des renseignements fiscaux spécifiques chez Revenu Québec, qui a traité de fiscalité.