Dossier du Camping Tropicana: Granby propose un médiateur

Une soixantaine de personnes se sont déplacées pour manifester leur grogne et leur désarroi aux élus dans le dossier du camping Tropicana. De façon exceptionnelle, deux policiers étaient présents pour assurer l'ordre. Mais ils n'ont pas eu à intervenir.

Comme prévu, le dossier du camping Tropicana a mobilisé une bonne partie du conseil municipal de Granby hier soir. Une soixantaine de personnes se sont déplacées pour manifester leur grogne et leur désarroi aux élus. D'entrée de jeu, le maire, Richard Goulet, leur a assuré être «en mode recherche de solutions». L'embauche d'un médiateur indépendant pour «permettre aux parties de se parler» a aussi été proposée.


De façon exceptionnelle, deux policiers étaient présents pour assurer l'ordre. Mais ils n'ont pas eu à intervenir. Même si les citoyens ont manifesté leur colère à quelques reprises, les échanges sont demeurés civilisés.

«Notre intention, c'est d'aider les gens. Ça cause des inconvénients et nous en sommes sincèrement désolés. On prend nos responsabilités et on veut vous aider», a déclaré le maire.

Celui-ci a lu une longue déclaration écrite dès l'ouverture de la séance. Dans celle-ci, il affirme que certaines pistes de solution sont à l'étude pour les 48 résidences qui ont reçu un avis d'éviction. Sont entre autres envisagés: la «relocalisation de certaines installations dans les zones désignées de la propriété, conformes pour une occupation annuelle» et la réalisation de «réaménagements sur le terrain du camping afin de rencontrer les normes de santé et de sécurité». Aussi, des démarches sont effectuées auprès de l'Office municipal d'habitation pour reloger les familles avec des enfants.

«J'insiste sur le fait que l'emphase est sur la mise aux normes des installations existantes par le biais de certaines améliorations. Ce n'est qu'en tout dernier recours, lorsqu'une installation ne sera pas en mesure de rencontrer même les normes les plus élémentaires de santé et de sécurité, qu'une démolition sera envisagée», a affirmé Richard Goulet.

Médiateur

La Ville de Granby propose par ailleurs aux occupants et au propriétaire du camping, Parkbridge Lifestyle Communities, de choisir un médiateur accrédité, indépendant de la Ville et de Parkbridge. Si le processus de médiation échoue, chaque occupant pourra alors choisir de «judiciariser» son dossier, a dit le maire.

«Leur recommander de ne pas avoir d'avocat est une erreur fondamentale et un déni de justice», a renchéri Benoit Galipeau, un avocat de Granby qui dit avoir été consulté par plusieurs résidants du camping Tropicana. «Je ne dis pas que ce n'est pas nécessaire, mais il y a une étape à faire avant», a rétorqué le maire Goulet.

Se disant sensibles à ce que vivent les citoyens, deux conseillers municipaux, Pascal Bonin et Éliette Jenneau, ont cru bon de joindre leurs voix à celle du maire. «C'est un dossier complexe. Mais pour ma part, je pense qu'il faut donner une chance à la négociation. Il faut que tout le monde se parle», a dit M. Bonin. Du même souffle, il a toutefois déclaré qu'il n'acceptera jamais «que du monde soit mis à la rue».

«La médiation, c'est un outil qui vous est offert», a pour sa part affirmé Éliette Jenneau.

Insatisfaits

Mais les appels au dialogue de l'administration municipale n'ont pas rassuré les citoyens visés par les avis d'évictions du camping Tropicana, d'autant plus que la date butoir du 1er septembre est maintenue. «Tout le monde sait que la médiation, ça peut être long. Mais la date du 1er septembre est maintenue, comment je peux continuer à dormir?» a questionné Stéphane Leclerc.

«Je pense que si on s'y met tout le monde et que le médiateur est sur une track rapide, on peut y arriver. J'ai à coeur que le dossier marche. On ne vous oublie pas, c'est un dossier prioritaire», a dit Richard Goulet, se voulant rassurant.

«Nous sommes loin de la cruelle inconscience dont on nous accuse. Au contraire, cette inconscience serait d'autant plus cruelle s'il y avait mort d'homme suite à un nouvel incendie alors que nous aurions tardé à faire respecter les normes minimales de santé et de sécurité», a affirmé le maire dans sa déclaration écrite.

Les citoyens rencontrés alors qu'ils quittaient la salle du conseil n'étaient toutefois pas convaincus. «Je ne crois pas aux solutions. C'est de la foutaise», a déclaré Christine Tardif. «Il a essayé de paraître moins fou, mais je n'y crois pas. La médiation, ça peut être long», dit pour sa part Sylvie Goyette qui a, malgré tout, manifesté le désir d'assister à une rencontre d'information que la Ville tiendra prochainement au camping. Pour cette dernière, la solution est simple: «Parkbridge a le gros bout du bâton. Qu'ils nous rachètent», dit-elle.

«Je ne toucherai pas à un clou, à une vis de ma maison à mes frais», a pour sa part lancé Claire-Lise Brouillard, lors d'une longue intervention à la période de questions.

Abonnez-vous à La Voix de l'Est