Procès de gabriel Montambault :des failles dans les rapports de l'agent X

Me Jocelyn Grenon a testé la crédibilité, hier après-midi, des affirmations de l'agent X en relevant plusieurs omissions dans ses rapports d'infiltration.Selon les agents qui se sont infiltrés dans son groupe, Gabriel Montambault était le chef incontesté de la bande de braconniers qui sévissait dans la région du début des années 2000 à décembre 2006.

L'agent X ne notait pas tout dans ses rapports d'infiltration de la bande de braconniers dirigée par Gabriel Montambault. L'avocat de l'accusé en a profité pour trouver des failles dans les comptes-rendus de l'agent de la protection de la faune.


En contre-interrogatoire hier après-midi, Me Jocelyn Grenon a sérieusement testé la crédibilité de l'agent X. Il a énuméré plusieurs affirmations du sergent-détective faites lors de son témoignage et qui dépeignaient M. Montambault comme le chef incontesté de la bande. Par exemple, les menaces formulées par Jean-Pierre Beaudet, l'un des complices de M. Montambault, à l'endroit d'agents de la faune ou de policiers ne se trouvent nulle part dans ses rapports. M. Beaudet n'a fait l'objet d'aucune accusation criminelle pour ces supposées paroles, a reconnu l'agent X, en réponse à une question du procureur.

Lors d'un autre événement, M. Montambault aurait affirmé, en arrivant sur une terre boisée: «Ici, on est chez nous, on peut tirer tout ce qu'on veut». On ne retrouve aucune ligne à cet effet dans ses rapports.



À au moins six reprises, à la suite des questions de Me Grenon, l'agent X a reconnu ne pas avoir inscrit ces informations dans ses comptes-rendus. Chaque fois, cependant, il a insisté sur le fait qu'il disait la vérité. «C'est ce qui s'est dit, c'est comme ça que ça s'est produit.»

Histoires de chasse

Plus tôt dans la journée, l'agent X a raconté toutes les sorties de chasse qu'il a effectuées avec M. Montambault et quelques-uns de ses sbires à l'automne 2006, soulignant les nombreuses infractions alors commises par les braconniers. Lors de ces sorties, il dit avoir abattu six chevreuils sur les ordres de M. Montambault. La limite est d'un chevreuil par permis de chasse, a rappelé l'agent de la protection de la faune.

Deux de ces excursions sont ressorties du lot. Parmi les nombreux rangs (Parent, Choinière, St-Charles, Grande-Ligne, St-Georges, Roy) où le groupe de M. Montambault aimait s'adonner à leurs activités, il y a le chemin Casimir à Ange-Gardien. Selon le témoignage livré par l'agent X, deux chevreuils ont été abattus à partir de la fourgonnette de M. Montambault alors qu'ils roulaient sur le chemin Casimir. Les deux bêtes étaient sur les terrains du maire, a indiqué l'agent en rapportant les propos de M. Montambault. Avant de récupérer les carcasses des animaux, M. Montambault passait devant la maison du maire pour s'assurer que personne à l'intérieur n'avait entendu de coup de feu. Il retournait ensuite sur les lieux pour prendre possession de son larcin.



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