Des gestes devront être posés rapidement

Si rien n'est fait au cours des prochaines années, la qualité de l'eau du lac Roxton continuera de se détériorer rapidement. Le Comité d'environnement du lac Roxton a en effet dressé un portrait inquiétant pour l'avenir du lac, malmené par la faible qualité de l'eau provenant de ses trois bassins versants, lors de son assemblée annuelle le week-end dernier.


Selon les estimations du comité, basées sur des rapports d'échantillonnages, près de 500 kilogrammes de phosphore et autres nutriments se déversent chaque année dans le lac, alors que ce dernier a une capacité d'absorption maximale d'environ 300 kg. Les crues printanières majeures dont a souffert la région de la Montérégie ont fait augmenter de façon considérable la quantité de nutriments dans le lac, responsables entre autres de la formation de cyanobactéries, mieux connues sous le terme d'algues bleues.

De plus, une autre conséquence reliée à cette surcharge de phosphore et d'azote s'ajoute maintenant à la présence des algues bleues. En été, le taux d'oxygénation dans le fond du lac est si faible que les poissons ne peuvent pratiquement plus y vivre. Cette dernière situation est d'autant plus préoccupante que le lac n'a que sept mètres de profondeur.



«Le lac est dans un état avancé, constate Caroline Bisson, biologiste et administratrice du Comité. L'action humaine accélère son vieillissement. Nos actions surchargent sa capacité. Il faut réduire les quantités d'azote, de phosphore et autres nutriments qui se déversent dans le lac.» Le bassin versant du lac Roxton, d'une superficie 18 kilomètres carrés, est divisé en trois zones principales, soit celles des cours d'eau Robidoux, Gervais et Bigras. Les rejets provenant surtout des zones agricoles sont à l'origine de la diminution de la qualité des eaux, en plus du mauvais état des fosses septiques des riverains.

Des gestes à entreprendre

Quelques solutions s'offrent au Comité et à la municipalité pour en arriver à une réduction des matières polluantes qui se déversent dans le lac Roxton. D'abord, réduire le problème à la source, puisque la grande majorité des eaux polluées qui s'y déversent provient des zones agricoles en amont.

Dans le secteur du ruisseau Robidoux notamment, 100 % des échantillons d'eau prélevés dans l'année contenaient un taux de contaminants plus élevé que le critère minimum de qualité. Même que la propreté de l'eau y est jugée mauvaise selon l'indice de qualité Courd'O. Dans le secteur Gervais, la qualité de l'eau est jugée satisfaisante, alors que le secteur Bigras jouit d'une qualité qualifiée de bonne.



Denis Paré, directeur du Comité d'environnement, entend rencontrer les 11 agriculteurs qui possèdent des terres dans le bassin versant pour en arriver à une solution. «L'idée n'est pas d'arriver dans un esprit de confrontation, mais plutôt dans un esprit de collaboration, souligne-t-il. Nous voulons travailler avec les agriculteurs.» D'ores et déjà, il est question de filtrer directement chez les agriculteurs les eaux des terres qui se jettent dans les tributaires du lac Roxton. Solution beaucoup plus coûteuse, il est aussi proposé de construire un marais filtrant dans la même zone. «L'idée serait de dévier l'eau du cours d'eau Robidoux vers un marais aménagé pour filtrer les nutriments», explique Caroline Bisson.

En attendant, les citoyens de Roxton Pond pourront s'enquérir des développements sur l'avenir de leur lac sur le tout nouveau site internet du Comité d'environnement du lac Roxton. À l'adresse www.lacroxton.qc.ca, il sera possible de consulter tous les dossiers et informations pertinentes quant au présent et au futur du plan d'eau.