«J'ai proposé qu'il n'y ait pas de référendum, mais plutôt de revoir le programme triennal d'immobilisations (PTI) 2012 et d'en présenter un nouveau à l'assemblée du 6 février prochain», a déclaré M. Goulet. «On va se rasseoir ensemble dans la semaine du 23 janvier. On va regarder ce qu'on peut faire pour avoir un PTI plus acceptable pour la population. Je pense que ça rejoint tout le monde. Personne ne va être choqué qu'on prenne une pause», a plus tard expliqué le maire.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la décision était attendue par les Granbyens, car la salle du conseil était remplie quasi à pleine capacité. Près d'une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour l'occasion.
Si la décision du conseil en a surpris plusieurs, elle a néanmoins été applaudie par bon nombre de citoyens. «Je voudrais féliciter le conseil d'avoir pris la sage décision de ne pas aller en référendum», a déclaré Denis Fournier.
Ce dernier a cependant d'entrée de jeu salué les prises de position des conseillers Éliette Jenneau et Pascal Bonin, qui ont signé le registre ouvert la semaine dernière à la suite de l'adoption d'un règlement d'emprunt de 21,7 millions$ pour la réalisation du PTI. Quelque 2800 personnes ont signé le registre, alors que 1242 signatures étaient nécessaires pour obliger le conseil à aller en référendum ou à revoir son règlement.
Place publique
Qu'arrivera-t-il au projet de place publique au centre-ville, qualifié de non prioritaire par les conseillers Bonin et Jenneau? Impossible de le savoir hier. Mais le sujet est sensible. Une citoyenne, Julie Bourdon, a plaidé pour l'importance d'avoir un «centre-ville en santé». «Le centre-ville de Saint-Jean-sur-Richelieu est mort. Les gens vont au Quartier Dix30 à la place. Je suis pour la place publique et j'espère que ça va garder une place importante dans le budget», a-t-elle lancé.
L'ex-candidate à la mairie, Tony-Lynn Trottier, a pour sa part rétorqué qu'à son avis, ce ne sont pas que les contribuables qui doivent payer pour le développement commercial. «Les gens qui profiteront du développement du centre-ville doivent partager les risques et participer au financement du projet», croit-elle.
Un autre Granbyen, Richard Dubé, a tenu à remercier les citoyens qui ont signé le registre. «Mais la bataille n'est pas gagnée», a-t-il laissé tomber, s'adressant à eux par l'entremise des caméras du canal Vox, qui diffusent la séance. «Soyons vigilants. Il faut faire comprendre au conseil qu'on peut gérer une ville sans avoir une dette astronomique», a-t-il repris.
Autre approche
À la fin de la soirée, le maire Goulet a affirmé qu'il a su rallier les conseillers à sa proposition parce qu'il «était bien préparé». Malgré tout, il n'aurait «eu aucun problème à aller en référendum». D'autant plus que l'expérience lui a démontré par le passé qu'un nombre élevé de signatures lors d'un registre n'est pas garant d'un référendum perdant. Au contraire, les deux consultations populaires réalisées au cours des dernières années - l'une pour l'achat des terres Miner et l'autre pour la réfection et l'agrandissement du centre sportif Léonard-Grondin - ont été remportées dans une forte proportion.
Mais la révision du PTI était, juge Richard Goulet, «la chose la plus sensible et la plus sensée à faire». «On va revenir avec une autre approche et une autre façon de voir les choses», dit-il. Selon lui, ce délai ne retardera pas l'exécution des travaux qui étaient prévus au PTI.
Seule la conseillère Éliette Jenneau a salué cette décision au cours de la séance. Les autres élus ne se sont pas prononcés sur le sujet.