Registre sur l'emprunt de 21,7 M$ : Bonin confiant d'avoir gain de cause

Le temps froid n'a pas ralenti les ardeurs des Granbyens, hier. Ils ont été nombreux à signer le registre ouvert dans le cadre de l'adoption d'un règlement d'emprunt de 21,7 millions$ pour la réalisation des travaux du PTI.

Le mercure nettement sous zéro n'a pas refroidi les ardeurs des Granbyens hier. Les signatures se sont accumulées à un rythme soutenu dans le registre ouvert dans la salle du conseil à la suite de l'adoption d'un règlement d'emprunt de 21,7 millions$ pour la réalisation des travaux du programme triennal d'immobilisations (PTI). L'exercice se poursuit aujourd'hui jusqu'à 19h.


Déjà hier en fin d'avant-midi, le conseiller municipal Pascal Bonin, qui a invité les citoyens à signer le registre pour s'opposer à l'endettement de la Ville et au projet de place publique, était confiant d'atteindre les 1242 signatures nécessaires pour obliger le conseil municipal à tenir un référendum ou à revoir le règlement d'emprunt.

«Au rythme où ça va là, on va sûrement les avoir», a affirmé le conseiller municipal, rencontré sur place. Celui-ci était néanmoins fébrile. «Le feeling est un peu le même que celui d'une soirée d'élections», dit-il. Mais il était encouragé. «À la table du conseil, je suis pas mal tout seul de mon bord. Mais aujourd'hui, je ne suis plus tout seul», affirme-t-il.



Si plusieurs têtes grises se sont déplacées, quelques jeunes couples, un poupon dans les bras, ont aussi été aperçus. À 16h, le flot de signataires était toujours aussi important. Par moment, la file d'attente s'étirait même jusqu'à l'extérieur de la salle du conseil. Cette importance affluence s'est d'ailleurs maintenue jusqu'à la fermeture des portes à 19h.

Pascal Bonin s'oppose principalement à l'aménagement d'une place publique au centre-ville. Il souhaite que ce projet, qu'il juge injustifié, fasse l'objet d'un règlement d'emprunt séparé afin que la population puisse s'exprimer sur le sujet. Son discours trouve écho chez certains citoyens. «Je ne suis pas d'accord avec les emprunts, mais surtout avec la place publique. Nous avons déjà beaucoup de parcs», a laissé tomber une citoyenne, Francine Blais.

Le conseiller municipal fait valoir qu'au total, le projet de place publique engendrera un investissement qu'il évalue entre 7,2 millions$ et 8,8 millions$, selon l'indemnité que la Ville devra verser aux propriétaires du bar de danseuses Le Studio. «On ne parle pas juste des 3 millions$ annoncés pour cette année. L'expropriation et la démolition du Studio entrent aussi là-dedans. C'est gros. En comparaison, les terres Miner ont coûté près de 8 millions$», dit Pascal Bonin.

Philosophie



Pour d'autres citoyens, la signature qu'ils ont apposée dans le registre est un signal d'alarme envoyé à l'administration municipale. «Qu'on arrête d'emprunter pour tout», lance Maurice Beauregard. «C'est le temps d'arrêter d'emprunter et de commencer à payer, croit pour sa part Gilles Nichols. L'économie ne va pas super bien. Je n'ai rien contre le développement. Mais je pense que c'est le temps de prendre du recul. 2012 devrait être une année de réflexion»,

C'était la première fois que Solange Cordeau Guérin se déplaçait pour signer un registre à la Ville. «On dirait qu'il y a juste M. Goulet (Richard, le maire) qui a la clé de la mine d'or. Il a des idées de grandeur», juge la Granbyenne.

L'ex-maire Michel Duchesneau a également apposé sa signature dans le registre hier... quatre fois plutôt qu'une. «J'ai quatre entreprises. Ce sont des entités différentes», explique-t-il. Sa présence à l'hôtel de ville pour l'occasion allait de soi pour lui. «J'ai mis de côté mon entreprise durant six ans pour éliminer la dette. Je ne peux pas être pour le règlement d'emprunt. C'est une philosophie de gestion qui est diamétralement opposée à la mienne», fait valoir M. Duchesneau.

Au 31 décembre 2012, la dette de la Ville devrait atteindre 94 millions$.

Pancartes et stationnement

Aucun bilan n'a été dressé hier, au terme de la première journée de signatures. Les résultats seront dévoilés ce soir, à 19h, a indiqué la greffière de la Ville, Catherine Bouchard.



De façon générale, l'exercice s'est déroulé rondement. Certains citoyens ont néanmoins déploré l'accès difficile à l'hôtel de ville par moment, les stationnements environnants étant pleins.

Autre événement rapporté: des affiches invitant les Granbyens à signer le registre ont été apposées à proximité de l'hôtel de ville tôt hier matin. Mais la greffière a demandé à ce qu'elles soient retirées parce qu'elles contrevenaient aux règles d'affichage. Certaines ont toutefois échappé à la vigilance de l'administration municipale. Deux d'entre elles étaient toujours dans la porte de la bibliothèque municipale Paul-O.-Trépanier en fin d'après-midi.

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