Bromont : la conseillère Marie-Claude Cabana claque la porte

« J'ai vu les petites manoeuvres, les côtés peu glorieux de la politique », indique Marie-Claude Cabana, pour justifier sa décision.

Élue à Bromont il y a à peine deux ans, Marie-Claude Cabana a démissionné du conseil municipal, hier. Dans un lettre fracassante adressée au conseil hier en fin d'après-midi, à quelques heures de la première séance de l'année, Mme Cabana s'en prend au style de gestion mis de l'avant par la municipalité.


«Mes raisons sont nombreuses, mais elles résident principalement dans ma constatation qu'il n'y a pas de place pour le débat, pour le sens critique ou par la pensée indépendante au sein du conseil - pas plus qu'il n'y a une volonté d'aller au fond des choses, de considérer les deux côtés de la médaille ou de poser des gestes concrets, écrit-elle. De plus, je me sens profondément mal à l'aise de cautionner, par ma présence impuissante au sein du conseil, l'improvisation systématique, le verbiage, les demies-vérités et les justifications boiteuses souvent offertes à l'égard de décisions qui sont d'une grande importance pour nos concitoyens.»

Jointe par La Voix de l'Est en fin de soirée, Mme Cabana a indiqué qu'elle réfléchissait à son avenir en politique depuis quelque temps. «Je ne suis pas amère, plutôt déçue, je pense. C'est une expérience de plus dans ma vie. Mais j'ai vu les petites manoeuvres, les côtés peu glorieux de la politique. Je ne dis pas que c'est seulement à Bromont, mais moi, mon expérience, je l'ai eue à Bromont. Je pense que la politique et moi, ça ne fait pas bon ménage. Je suis une personne un peu trop directe, un peu trop impatiente pour ça», indique-t-elle, refusant d'en ajouter davantage pour éviter de tomber dans le piège de la diffamation.

Un cynisme qui se confirme

Mais sa lettre de démission, qui, à la demande d'une citoyenne, a été lue en entier lors du conseil d'hier, expose une critique sévère face au conseil.

«J'ai longuement hésité avant de me lancer en politique, écrit Mme Cabana. Comme bien des citoyens, j'étais sceptique et cynique, croyant que la meilleure façon d'obtenir des résultats concrets était d'exercer de façon organisée de la pression sur les élus. Je me suis laissé convaincre qu'il fallait plutôt être à l'intérieur de la machine politique pour faire avancer les causes - le développement durable et la transparence, étant mes chevaux de bataille lors de la campagne électorale. J'ai cru qu'à Bromont, puisqu'il n'y avait pas de partis, il était possible de faire de la politique «autrement». Toutefois, très rapidement j'ai senti que malgré l'absence de partis, il existait une ligne tracée par la haute direction qu'il valait mieux suivre - un genre d'omerta encouragé par l'absence évidente de leadership.»

Une affirmation qui a fait réagir vivement le conseil municipal, qui a d'ailleurs réagi par voie de communiqué moins d'une heure après la séance du conseil.

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