Serge Champoux a entre autres comparé les gestes posés le 19 juillet par le principal artisan du crime, Hugo Desnoyers, à une tentative de meurtre.
Il a rappelé hier que l'homme de 30 ans au lourd dossier criminel était retourné sur les lieux de la rixe pour «finir» la victime à l'aide d'un marteau. «L'analogie de la tentative de meurtre est applicable pour M. Desnoyers», a affirmé le juge Champoux. Les trois suspects avaient plaidé coupables à des accusations de voies de fait graves.
«Ce sont des gestes d'une rare violence, a dit le magistrat. Ce n'était pas une bataille de bar, mais une raclée. Trois personnes qui en attaquent une autre sans aucune provocation. [...] Une agression gratuite par trois suspects au gabarit supérieur à celui de la victime. La société a le droit de s'attendre à ce que [les auteurs de ce type de crime] soient mis à l'écart.»
C'est pourquoi il a condamné M. Desnoyers à huit ans de prison pour avoir failli tuer Carlos Humberto Gaviria, derrière un bloc à appartements du boulevard Fortin. L'accusé reprochait à la victime, croisée par hasard, d'avoir maltraité ses enfants. M. Gaviria était le nouvel ami de coeur de l'ancienne conjointe de M. Desnoyers.
Les complices, Lyno-Allen Cherubini et Alexandre Champagne, ont respectivement écopé de peines de trois ans et deux ans et demi de prison. Malgré des témoignages contradictoires, le juge a convenu que leur participation était moindre et qu'ils s'étaient contentés de donner quelques coups de poing et de pied à la victime, au terme d'une soirée riche en alcool et en amphétamines.
Laissé pour mort, M. Gaviria a passé les neuf heures suivantes en bordure de la piste cyclable, gisant dans son sang. Il a dû être réanimé sept fois lors de son transport à l'hôpital et garde plusieurs séquelles de son agression.
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