Les grévistes ont opté pour cet ultime moyen de pression après avoir reçu une lettre de leur employeur vendredi les avisant qu'il décrétera un lock-out s'ils n'acceptent pas ses offres d'ici le 14 décembre. La missive, signée par le président et chef de la direction, Steve Diakowski, fait valoir que la proposition de l'entreprise envers ses employés est «équitable, raisonnable et financièrement responsable pour tous».
M. Diakowski souligne que cette «offre finale était plus que raisonnable et se devait d'être prise en considération en totalité compte tenu des réalités actuelles de notre entreprise et du marché», peut-on lire dans le document dont nous avons obtenu copie.
Le grand patron de l'entreprise va plus loin. Il laisse entendre que la signature d'une nouvelle convention collective est tributaire du renouvellement par la compagnie Hershey de son contrat avec Allan Candy. À défaut «qu'une convention collective soit conclue dans des termes raisonnables», il mentionne que des «décisions difficiles devront être envisagées», sans être plus précis.
M. Diakowski indique que la concurrence est grande dans cette industrie et que l'entreprise a des «défis importants en matière de coûts» parce qu'elle doit composer avec des équipements vieillissants qui «nécessitent beaucoup d'entretien». «Vous savez que l'avenir de notre entreprise est en jeu», écrit-il.
Le responsable de l'usine de Granby de Allan Candy, David Plamondon, vice-président des opérations, n'a pas rappelé La Voix de l'Est, hier.
Employés choqués
Plusieurs employés rencontrés hier se sont dits choqués du contenu de cette lettre. Luc Lachapelle n'en revenait pas du ton et de la menace de lock-out. «Quand je l'ai reçue, ça m'a frustré. Je ne trouve pas ça normal qu'une entreprise menace ses employés. Pourquoi nous parler comme ça? Pourquoi on ne peut pas s'asseoir ensemble et négocier?»
Le président du syndicat des employés, Sylvain Amireault, était également outré de l'initiative du président de l'entreprise. «Il n'a pas le droit de menacer les gens comme ça. Il n'a pas le droit de négocier directement avec les gens comme ça. C'est avec nous qu'il doit parler», a-t-il dit.
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