C'est le cas notamment de John Anthony, du vignoble Sainte-Agnès à Glen Sutton. À venir jusqu'à maintenant, seul le cépage Gewürztraminer, que M. Anthony est l'un des seuls à cultiver, et qui est plus fragile que les autres, a quitté ses vignes pour se retrouver dans les cuves où le raisin fermentera pour les mois à venir. M. Anthony est le premier viticulteur de la région à avoir commencé ses vendanges d'hiver. Dès mardi matin dernier, alors que le soleil dormait encore, et jusqu'à minuit, lui et son équipe se sont affairés à récolter les fruits d'un travail entamé au printemps dernier. Un travail de moine. «Ce sont de grosses et difficiles journées où nous répétons les mêmes opérations plusieurs fois», avoue-t-il. Ses vignes de Riesling et de Vidal, pour lesquelles John Anthony espère prochainement quelques gelées de -8 degrés, attendent donc encore d'être vendangées.
Pour le viticulteur, le risque que représente le temps doux qui s'éternise repose sur le fait qu'il faudra peut-être procéder à des vendanges tardives au lieu de vendanges de vin de glace: «Les vendanges tardives sont moins concentrées. C'est-à-dire qu'elles ont un peu moins de tout. Donc, moins de sucre et moins d'acide par rapport au vin de glace», dit M. Anthony, pour qui le vin de glace représente 60 % de la production annuelle. Tout le travail extérieur ne s'arrête pas une fois le raisin ramassé. «Il faut faire les vendanges et ensuite renchausser les vignes pour les protéger de l'hiver».
Encore un peu de patience
«Pour les vendanges tardives, ça aurait pu commencer déjà. Avec des températures élevées comme nous attendons cette semaine, le risque est que les raisins pourrissent», dit Jean-Christophe Hirsch, propriétaire du vignoble La Mission de Brigham. «La température étant ce qu'elle est au Québec, j'ai tout de même confiance que le temps froid s'installera bientôt», continue celui qui est devenu propriétaire de son vignoble en 2004.
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