C'est ce qu'on apprend en visitant le site internet du ministère des Transports du Québec, qui vient de mettre en ligne la liste des 5236 structures de juridiction provinciale, en précisant la condition générale et l'indice d'accessibilité de chacune. On indique également l'année où le Ministère prévoit y faire des travaux.
Selon les données mises à jour hier sur le site, les 21 structures de la région font partie des 399 identifiées à l'échelle provinciale par Transports Québec comme devant être remplacées.
Sur le territoire couvert par La Voix de l'Est, de nombreuses municipalités sont aux prises avec une ou même plusieurs structures délabrées, qu'il faudra refaire à neuf. Il semble que certaines soient plus à risque que d'autres... À Granby, par exemple, le pont de la rue Saint-Charles Sud qui surplombe l'autoroute 10 fait déjà l'objet d'une limitation de poids et de hauteur. Ce pont à béquilles de béton, construit en 1963, devrait être remplacé en 2014.
Une restriction de poids est aussi en vigueur sur le pont en béton armé du 7e rang à Saint-Théodore-d'Acton, au-dessus de la rivière Duncan. Une intervention sur cet ouvrage est d'ailleurs prévue dès l'an prochain.
Le pont de la route 139 à Lac-Brome, enjambant la rivière Yamaska, est également soumis à une limitation de poids et devait être changé cette année, selon les données du MTQ. À Lac-Brome, trois autres structures devront aussi être refaites, en raison de leur mauvais état: le pont du ruisseau Quilliams et celui du ruisseau Cold, situés sur la route 243, ainsi qu'un vieux portique de béton (datant de 1937) de la route 104, passant sur un affluent du ruisseau North Branch.
La municipalité de Saint-Alphonse-de-Granby compte, quant à elle, pas moins de quatre ponts à remplacer, tous sur l'autoroute 10. En 2014, on prévoit rebâtir les deux ponts dominant la rivière Yamaska. Les «ponts Viens», qui chapeautent la piste cyclable La Montérégiade, seront reconstruits en direction est et en direction ouest l'année suivante.
Les statistiques du Ministère révèlent que dans l'est de la Montérégie - qui englobe la plupart des municipalités de la région - plus de 75% des structures ont été bâties entre 1960 et 1980.
Or, dans les régions plus rurales comme la nôtre, plusieurs des ouvrages datent d'avant cela.
Outre les 21 structures qui ont été ciblées pour être remplacées, 15 ponts et ponceaux du réseau routier de Transports Québec seront aussi l'objet de travaux majeurs dans la région.
Transparence
Au MTQ, on affirme que la création du répertoire Pont et Routes, le 31 octobre dernier, a été faite «dans un souci de transparence et d'information de la population». Selon la porte-parole Isabelle Buisson, l'ensemble des structures sera graduellement intégré au site au fur et à mesure que les rapports d'inspection générale seront produits.
Selon elle, il est difficile de chiffrer les investissements que tous ces chantiers représenteront à long terme. «Les annonces des investissements se font à tous les débuts d'année vers les mois de janvier ou de février. Présentement, nous sommes au stade de planification de la prochaine année. Tous les investissements dépendent des budgets accordés par le gouvernement.»
Sur le site, on peut lire qu'en lire 2011-2012, les investissements dans les structures (ponts, ponceaux, murs de soutènement et tunnels) du réseau totaliseront près de 1,14 milliard$.
Bonnardel a des doutes
Bien qu'il reconnaisse l'initiative Ponts et Routes du ministère, le député de Shefford, François Bonnardel, ne déborde pas d'enthousiasme au sujet des nombreux travaux envisagés. «Il faut saluer le fait que les contribuables peuvent maintenant avoir accès à ces données. Ils n'avaient pas ça avant. Mais on n'a pas accès aux rapports des ingénieurs pour autant.»
Lui-même s'était beaucoup inquiété dernièrement de l'état du pont de l'autoroute 10 à Saint-Alphonse-de-Granby (notre photo principale de la une). «Je trouvais qu'il se dégradait très très rapidement, mais le Ministère avait dit qu'il rencontrait les normes de sécurité. Il semble que non! Je suis heureux de voir qu'il est sur la liste.»
Quant aux échéanciers assez courts prévus pour la réfection des ponts, M. Bonnardel ne se fait pas d'illusion. «J'ose y croire, mais j'en doute.»
Le député ne manque pas d'affirmer que l'ampleur des travaux à faire est due à la négligence du gouvernement au cours des 15, 20, 25 dernières années. «On ne s'est pas imposé un pourcentage du budget pour entretenir les infrastructures. Et on a mis beaucoup de sous sur la table à des firmes au moyen d'appel d'offres douteux. Ce sont des milliards qu'on a mis dans leurs poches. Je suis heureux que la commission d'enquête puisse débuter et faire le ménage dans tout ça. On pourra en avoir le coeur net quand les travaux commenceront.»