Comparution de Jacques Duchesneau : Première étape vers une enquête publique

François Bonnardel espère que le passage de Jacques Duchesneau à la commission permettra de changer les choses. «Si la volonté politique n'est pas là, on travaille pour rien.»

François Bonnardel espère que des solutions concrètes résulteront du passage de Jacques Duchesneau devant la Commission de l'administration publique (CAP) cet après-midi à Québec. Même s'il ne questionnera pas lui-même M. Duchesneau, ayant délégué cette tâche à sa collègue Sylvie Roy, le député de Shefford espère que ce témoignage de cinq heures amènera le gouvernement à prendre des actions pour changer le système.


Selon M. Bonnardel, les révélations du patron de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) dont le rapport a coulé dans les médias, il y a deux semaines, indiquent que le Québec «vit l'une de ses plus graves crises politiques, sinon la pire crise depuis les trente dernières années». Rappelons que, dans son rapport, l'Unité anticollusion dit avoir «découvert un univers malsain et bien enraciné d'une ampleur insoupçonnée, néfaste pour notre société». «Ça confirmait nos pires doutes, à savoir que le système est gangrené. Le gouvernement a les deux pieds dedans et il persiste à dire qu'il faut laisser la police faire son travail. Mais il ne faut pas seulement mettre des gens en prison. Il faut revoir notre culture et nos façons de faire», dit M. Bonnardel.

Même si c'est lui qui a proposé d'entendre M. Duchesneau à la commission, il ne croit pas à des solutions miracles. «Ce n'est pas seulement le témoignage de M. Duchesneau à la commission (CAP) qui va solutionner ça et qui va permettre d'arrêter les bandits. C'est seulement une première étape pour mener au déclenchement d'une enquête publique dans le domaine de la construction», dit-il.



Non au huis clos

Le député de Shefford s'oppose ainsi à la suggestion que Jacques Duchesneau a présentée à l'émission de télévision Tout le monde en parle, dimanche, de faire une enquête à huis clos. «Il est important qu'on entende tous les intervenants dans le domaine de la construction, du génie civil et du ministère (des Transports). C'est seulement comme ça qu'on pourra solutionner le problème et redonner confiance à la population envers le système et le gouvernement en général», croit M. Bonnardel, qui souligne que l'argent public gaspillé dans les mécanismes de corruption servirait beaucoup mieux en santé.

Le député estime que la CAP, créée il y a une dizaine d'années et présidée par un député péquiste, Sylvain Simard, est entre-temps la meilleure commission pour entendre M. Duchesneau, «parce que c'est la moins partisane», dit-il, soulignant que six libéraux, cinq péquistes et un adéquiste y siégeaient.

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