«Ça fait quatre fois qu'on intervient cette année», fait remarquer le maire Steven Neil. «On va probablement devoir intervenir encore l'année prochaine au printemps. Ça nous coûte une fortune chaque fois qu'on y va. On paie pour nos pompiers, pour les services de l'Unité de sauvetage de la Haute-Yamaska, pour réparer les routes. C'est de l'argent qu'on ne nous rembourse pas», déplore-t-il.
Encore ce week-end, les sous-sols de plusieurs maisons sur les rues Decelles et Fortin ont été inondés. Les fortes averses ont poussé la rivière Yamaska en dehors de son lit, submergeant les propriétés le long du cours d'eau, autant résidentielles qu'agricoles. Le niveau de l'eau a forcé les résidants à se déplacer en canot. Hier après-midi, l'eau ne s'était pas encore complètement retirée des terrains.
Pour M. Neil, le temps est aux gestes draconiens. L'achat des propriétés les plus à risque doit être envisagé par le gouvernement du Québec, pense-t-il. Surtout, ajoute le maire, que la zone ciblée est à risque d'inondation tous les deux ans.
Le maire rappelle que Québec vient de se donner de nouvelles règles concernant les propriétés qui se trouvent dans des zones 0 - 20 ans (risques d'inondation tous les 20 ans). «Ils découragent les gens à se construire dans ces zones. Dans une zone 0 - 2 ans, on a des questions à se poser», insiste-t-il.
Quelques résidants du secteur, rapporte M. Neil, seraient ouverts à vendre leur propriété au gouvernement du Québec. «Ils sont découragés; ils sont prêts à être expropriés.»
Chose certaine, soutient M. Neil, pas question que la municipalité prenne les devants. «On n'en a pas les moyens. Et ce n'est pas notre responsabilité de le faire», a-t-il dit en entrevue hier matin. «On attend un signe de leur part pour savoir quoi faire avec tout ça», a dit M. Neil en référence aux inondations.
De l'argent à l'eau
Le débat sur cette question doit être fait, assure le maire. Et à court terme, selon lui, puisque la conclusion qui en découlera aura un effet décisionnel sur la pertinence de construire ou non un réseau d'égout pour ce secteur. Les systèmes septiques de plusieurs maisons sur ces deux rues sont non conformes ou inexistants, ce qui entraîne une pollution de la rivière. Pour régler le problème, la solution retenue consiste à doter le coin d'un réseau d'égout et de le brancher au réseau de la Ville de Bromont. Coût du projet: environ deux millions de dollars.
Or, fait remarquer M. Neil, dépenser autant d'argent dans un secteur aussi souvent inondé n'a rien d'une bonne affaire.
Le maire a demandé au ministère de la Sécurité publique d'organiser une rencontre avec les résidants du secteur Decelles-Fortin.