Évacuations à Cowansville

Les propriétaires du Studiotel de Bromont l'ont échappé belle. Une partie de l'immense érable en face de leur établissement s'est cassé sous la force des vents. Quelques mètres de plus et il s'écrasait sur le bâtiment du boulevard Bromont. «On était à la maison et on a décidé de venir voir si tout était correct. On a eu un choc en apercevant l'arbre», a expliqué Geneviève Thériault. «On est très chanceux», a-t-elle dit.

Les fortes pluies qui accompagnaient la tempête tropicale Irene ont causé bien des problèmes toute la journée d'hier dans la région. Incessantes, elles ont fait monter le niveau de la rivière Yamaska Sud à un point critique, forçant la Ville de Cowansville à évacuer une trentaine de maisons du boulevard des Vétérans.


Le niveau de la rivière Yamaska à Brigham a placé aussi les autorités sur un pied d'alerte. Là également, on se tenait prêt à évacuer des résidants.

À Sutton, où la Ville a décrété les mesures d'urgence, les pompiers tentaient de protéger vaille que vaille un centre de personnes âgées.



Vers 20h hier soir, la rivière Yamaska atteignait déjà un niveau alarmant, a indiqué le maire de Brigham, Steven Neil. C'est le secteur Decelles-Fortin qui était le plus menacé par la montée des eaux, a-t-il dit. «Il reste encore un bon deux pieds avant que la rivière ne déborde. Si la pluie continue comme ça, elle pourrait déborder vers 3h ou 4h du matin.»

Vers 22h45, sa rivière soeur, la Yamaska Sud-Est, est sortie de son lit dans le secteur du boulevard des Vétérans qui compte une cinquantaine de maisons, a indiqué le maire de Cowansville, Arthur Fauteux. «Ça monte très vite. C'est toute l'eau des montagnes qui nous arrive. Nos pompiers sont sur place et vont agir en conséquence», a-t-il dit lorsque joint en fin de soirée.

Les personnes évacuées ont été prises en charge par la Croix-Rouge.

Les précipitations ont été soutenues toute la journée dans le secteur de Sutton où on tentait bien que mal de gérer toute l'eau arrivant du massif, explique Martin Blanchette, coordonnateur à la prévention au service des incendies de la municipalité. Les fossés des deux côtés de la rue Maple, qui mène à la montagne, ont été gorgés de l'eau. Le village a écopé, surtout la rue Western où se trouve un centre pour personnes âgées. Les pompiers se sont activés pendant de longues heures à placer des sacs de sable pour protéger des maisons et des commerces, notamment le supermarché IGA.



L'eau s'est aussi frayé un chemin jusque dans la rivière Sutton et ses ruisseaux tributaires. Ces crues soudaines ont submergé des sections de routes à Sutton et à Abercorn, dont les routes 139 et 215. Ce fut le cas aussi de petits ponts sur des routes de campagne. La circulation y était toujours possible, a cependant dit M. Blanchette.

La ville de Waterloo a également été frappée par Irene. Tard hier soir, les pompiers et les employés de la voirie, armés de sacs de sable et de pompes, prêtaient toujours main-forte aux résidants qui luttaient contre les infiltrations d'eau. Une quinzaine de sous-sols ont été inondés dans les rues Southern, Western, Nord, Allen et Dollard, a énuméré le maire Pascal Russell. D'autres propriétés étaient m enacées. «L'eau descend tellement vite qu'elle déborde de partout. On a beau mettre des poches de sable, le débit est trop fort et rapide», a dit le maire.

21 000 foyers dans le noir

La pluie n'a pas été la seule invitée d'Irene. De fortes bourrasques ont aussi rendu la journée pénible aux gens de la région et aux membres des services publics. À 22h, hier soir, 21 000 foyers étaient privés d'électricité sur le territoire couvert par La Voix de l'Est. Dans la MRC de Brome-Missisquoi, 6800 abonnés d'Hydro-Québec étaient sans courant au moment de mettre sous presse alors qu'ils étaient 5700 abonnés dans celle de la Haute-Yamaska.

Les pannes étaient aussi nombreuses dans les MRC de Rouville et d'Acton, où 4000 et 4500 maisons ont été plongées dans le noir en raison du passage d'Irene. Ce nombre grimpe jusqu'à 13 000 lorsqu'on considère toute l'Estrie et à 84 000 pour l'ensemble de la Montérégie. La chute de petites branches sur des fils électriques serait en grande partie responsable des diverses pannes, selon Maryse Pion, porte-parole d'Hydro-Québec pour la Montérégie.

Mario Gravel a patrouillé presque toutes les rues de Brigham hier. Muni d'une tronçonneuse, le responsable des travaux publics à Brigham n'a pas chômé. «On en a coupé pas mal depuis le début de l'après-midi.»



Nous l'avons croisé alors qu'il coupait à travers le village d'East Farnham pour gagner la partie ouest de sa municipalité. Une vingtaine de minutes plus tôt, un immense érable venait de s'abattre au travers de la rue Hall. Il a stoppé sa camionnette et a sorti sa tronçonneuse pour dégager la rue qui mène à la route 139. «Je fais mon bon Samaritain», a-t-il dit.

Les propriétaires du Studiotel de Bromont l'ont échappé belle. Une partie de l'immense érable en face de leur établissement s'est cassé sous la force des vents. Quelques mètres de plus et il s'écrasait sur le bâtiment du boulevard Bromont. «On était à la maison et on a décidé de venir voir si tout était correct. On a eu un choc en apercevant l'arbre», a expliqué Geneviève Thériault. «On est très chanceux», a-t-elle dit.

Dimanche normal

La ville de Granby semble avoir été épargnée des affres d'Irene. Les pompiers ont été appelés à quelques reprises pour dégager des arbres et des branches sur la rue, mais la sûreté municipale n'a rapporté aucun accident et aucun sous-sol inondé. «On peut dire que ça a été un dimanche normal pour nous. Ça n'a rien à voir avec les pluies torrentielles de juillet», a indiqué le lieutenant Christian Gelé.

La ville-centre a tout de même reçu hier, entre 9h et 21h, 76 millimètres de pluie selon les calculs de la centrale de filtration des eaux de Granby.

Avec la collaboration de Maxime Massé

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