La conservatrice Mélisa Leclerc est arrivée troisième avec 14,4 % des voix, loin devant le libéral Bernard Demers qui obtient seulement 8 % à sa deuxième tentative pour représenter le comté. Le candidat du Parti vert, Patrick Daoust, ferme la marche avec 2 % des votes.
Soirée pleine de surprises
«Je suis content, mais je suis surpris que ça aille aussi vite pour réaliser mes projets», a lancé M. Genest à l'annonce de sa victoire. Le candidat néo-démocrate croyait devoir se présenter à plusieurs reprises avant d'obtenir le comté.
«Je n'ai jamais eu peur de rien. Je ne m'en vais pas là pour jouer aux jars. Je m'en vais là pour ramener des choses pour les gens de Shefford qu'on n'a pas eues depuis des années», disait-il en faisant référence à des compagnies, des emplois, et un «bureau de comté humain».
«Je vais y aller pour aider les gens du comté. Je ne suis pas carriériste», a dit le candidat qui s'est toujours présenté comme un gars qui a les deux pieds sur terre.
Son fils, André, qui préside l'association du parti dans la circonscription était très satisfait de la victoire. «On ne l'a pas volé. On a travaillé fort», a-t-il retenu. La vingtaine de partisans réunie au restaurant Mikes de Granby, réagissait fortement à l'annonce de l'avance du candidat, qui s'est manifestée dès le début du dépouillement du vote.
Robert Vincent déçu
Robert Vincent qui était parvenu à obtenir la confiance des électeurs de Shefford avec une solide majorité en 2004, 2006 et 2008, n'a pas réussi cette fois à les convaincre. Il subit un peu le même sort que beaucoup de bloquistes qui sont pratiquement disparus de la carte au Québec en se faisant ravir son siège.
Il y avait à peine une dizaine de personnes au Granbyen, ou le député sortant s'est présenté vers 23h avec sa conjointe. Il disait s'attendre à ce verdict, mais «pas aussi fort que ça», devait-il préciser. Il a remercié la population pour les trois mandats qu'elle lui a confiés. Il estime que c'est un honneur d'avoir été là. Il s'est montré surpris de la victoire conservatrice majoritaire. Il disait avoir besoin de décanter ces résultats avant de les commenter. L'explication, c'est demain au point de presse de Gilles Duceppe que tu vas l'avoir, disait-il à la journaliste de La Voix de l'Est.
L'effet Layton
Mélisa Leclerc, qui était directrice adjointe des communications au cabinet du premier ministre Harper avant de se lancer dans la campagne, a avoué avoir senti l'effet Layton après le passage du chef du NPD à l'émission Tout le monde en parle. Elle l'a senti sur le terrain dès le lendemain.
Malgré la défaite, elle se disait satisfaite de sa campagne. Elle disait avoir travaillé fort, mais considère que le défi était grand. Elle rappelle que le passage de la conservatrice Diane St-Jacques aux libéraux par le passé, a fait du tort au parti dans le comté de Shefford.
La candidate est devenue très émotive à l'annonce de la victoire conservatrice majoritaire. Mais elle demeure déçue des résultats obtenus par les candidats conservateurs au Québec, ce qu'elle attribue à la vague NPD.
Curieusement, la plus grande ovation de la soirée de la part de la cinquantaine de partisans conservateurs réunis dans une salle du pub McIntosh, a eu lieu lorsqu'ils ont appris que le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, perdait dans son comté. Ils manifestaient davantage face aux déboires du Bloc que devant la victoire conservatrice.
Écrasés
Bernard Demers, qui représentait les libéraux pour la deuxième campagne électorale fédérale consécutive, a été rétrogradé au quatrième rang. «Je suis écrasé, mais les conservateurs aussi (dans Shefford)», a-t-il laissé tombé, déçu, peu avant 23h.
Même avant l'annonce des résultats, l'ambiance était à la résignation au local de la rue St-Antoine. M. Demers ne se faisait pas d'illusions. «Je ne suis pas surpris des résultats», a-t-il dit par la suite. Il déplore que les gens aient voté davantage sur l'image plutôt que sur la qualité des partis.
M. Demers se désole aussi que Stephen Harper ait été réélu de façon majoritaire. «On va manger nos bas», croit-il.
Il se réjouit toutefois que la circonscription se soit débarrassée du député du Bloc québécois.
Au sujet du nouveau député de Shefford, il dit: «J'ai des doutes quant à la capacité de notre nouveau député. Les gens sont tannés des vieux partis; mais qu'est-ce que ça va donner en pratique?», s'interrogeait-il.