«Les services médicaux resteront près de la population»

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a tenu à rassurer la population en précisant qu'aucune coupe de services médicaux spécialisés n'est envisagée dans la région.

Il n'est absolument pas question de couper des services spécialisés offerts dans les hôpitaux de Granby et de Cowanville. Ni maintenant, ni à plus long terme.


Le ministre de la Santé Yves Bolduc a été catégorique là-dessus, lors d'une entrevue téléphonique avec La Voix de l'Est, hier.

«La mission des hôpitaux n'est pas en danger. Les services médicaux resteront près de la population», a-t-il assuré.



Le ministre a même donné plusieurs exemples dans des hôpitaux de différentes régions du Québec où des spécialistes ont été ajoutés pour mieux desservir la population locale.

«Notre objectif, c'est de garder les gens dans leur région le plus possible, d'éviter qu'ils doivent aller à Montréal», fait valoir M. Bolduc.

Sans rejeter le document de travail intitulé Portfolio des établissements, élaboré par un fonctionnaire du ministère de la Santé, dans lequel les établissements de Granby et Cowansville sont considérés comme des hôpitaux locaux, il précise qu'aucun des services n'est menacé. Pas même les services présentement offerts dans la région, mais qui ne font pas partie de la liste des services dispensés dans les hôpitaux locaux selon la définition contenue dans le document, qu'il s'agisse de l'urologie, de l'ORL ou de la médecine nucléaire.

Dans certains secteurs comme l'hémato-oncologie, où il y a un spécialiste à Cowansville et deux à Granby, il peut être plus difficile de développer une masse critique, note le ministre. Dans des situations semblables, certains établissements de santé unissent leurs efforts, ce qui permet d'assurer la continuité des services lorsqu'un spécialiste doit partir en vacances, par exemple.



Le but du document de travail, c'est de mieux répartir les services spécialisés en fonction des populations, pas de fermer des services, fait valoir le Dr Bolduc.

Le ministre reprend l'exemple donné par le président-directeur général de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Yvan Gendron qui, en évoquant la diminution du nombre d'accouchements pratiqués chaque année à Sorel, se demandait si on devait maintenir l'obstétrique. «Avec 400 accouchements par année, il va y avoir encore des accouchements à Sorel pendant au moins 40 ans», illustre le ministre. Il faudrait que le nombre de naissances diminue aux alentours de 70 à 75 par année pour qu'il n'y en ait plus, dit-il.

Les retraites de spécialistes ne devraient pas non plus contribuer à vider les régions. Le ministre rappelle qu'il n'y a pas de problème de relève en spécialité. «Présentement, on est pratiquement en équilibre». C'est chez les médecins de famille qu'on devrait encore souffrir de la pénurie pendant cinq ans.

Coquille vide

Interrogé au sujet du budget de fonctionnement d'un million de dollars demandé par l'hôpital Brome-Missisquoi-Perkins pour permettre le fonctionnement des cliniques externes spécialisées attenantes à la nouvelle urgence, le ministre a laissé paraître un certain agacement.

Les nouvelles constructions apparaissent souvent comme un prétexte aux établissements qui veulent obtenir plus d'argent, note-t-il.



«Il y a plein de services qu'ils donnent déjà et qu'ils sont supposés de rapatrier là», fait-il valoir. La nouvelle construction, qui a coûté 22,7 millions de dollars, permettra de les offrir dans des lieux plus adéquats.

Mais ce n'est pas parce qu'un établissement a de l'espace disponible qu'on y développera de nouveaux services en priorité.

«S'il y a des développements, ils ne seront pas nécessairement favorisés par rapport aux autres», indique M. Bolduc, rappelant qu'il faut être équitable envers les autres établissements.

Yves Bolduc précise que lorsqu'on construit un bâtiment comme l'urgence et les cliniques externes spécialisées de l'hôpital BMP, on tient compte des besoins d'un établissement pour les quinze prochaines années.

Et lorsqu'il y a des ajustements financiers à faire, il y a des négociations avec le ministère et l'Agence. «Au début, les gens nous donnent leurs chiffres, mais ça finit toujours par se négocier en bas de ça», dit-il.

Lits d'hébergement

Les délais n'en finissent plus avant que s'amorce la construction des maisons d'hébergement à Cowansville. C'est parce que le projet a changé, indique le ministre. «Il y a des discussions localement. Il semblerait que le projet évolue, qu'il y a de nouvelles demandes qui n'étaient pas dans le projet au début. À chaque fois qu'on apporte de nouveaux éléments, ça retarde le dossier», explique Yves Bolduc.

Le projet de CHSLD en partenariat public-privé à Granby suit son cours. «Les appels d'offres sont lancés. Le projet est engagé», dit-il.



Le ministre Bolduc s'est dit très satisfait des nouvelles urgences de Cowansville et de Granby, soulignant que le nombre de personnes alitées sur civières pendant 24 heures à l'urgence de l'hôpital granbyen a beaucoup diminué. «Il reste les CHSLD», dit-il.

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