Plusieurs résidants ont réagi négativement aux travaux, les jugeant exagérés. «Ça me dégoûte», a lancé Clarence Royea, un résidant de la rue Neil rencontré alors qu'il regardait les bûcherons faire leur travail. «Mais que voulez-vous que l'on fasse?», a-t-il dit en soulevant les bras.
Le terrain arrière de la propriété de M. Royea jouxte cette partie des terres Miner. Depuis 36 ans, explique-t-il, il admirait cette bande d'arbres, d'une vingtaine de pieds de largeur, qui séparait son terrain de la terre agricole appartenant jadis à la famille Lubecki. Il ne comprend pas que les promoteurs immobiliers propriétaires des terres Miner aient rasé tous ces arbres matures, dont plusieurs érables, dans le seul but de passer des fils électriques. «Je pense aux gens qui vont acheter des maisons là. Je suis sûr qu'ils auraient préféré que ces arbres restent là.»
Dominic Giard aussi observait le tout sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Il a suivi les travailleurs forestiers qui, munis de leurs scies mécaniques, longeaient la bande d'arbres, coupant tout sur leur passage. Une rétrocaveuse les aidait en faisant basculer les immenses arbres au sol. «Je trouve ça ridicule», a affirmé le jeune homme, propriétaire depuis trois ans d'une maison dans la rue Neil.
M. Giard assure ne pas être contre le développement résidentiel. Il comprend qu'Hydro-Québec doit avoir de la place pour planter ses poteaux et faire passer ses fils électriques. Cela dit, il se demande pourquoi les promoteurs n'ont pas déplacé la ligne de quelques mètres pour sauver des arbres. Il déplore par ailleurs que les résidants touchés par ces travaux n'aient pas été informés par les promoteurs ou par la Ville de Granby. «On n'a eu aucune information.»
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