Chez les députés bloquistes des circonscriptions régionales, on se dit prêts, mais le coeur n'y est pas. «Je ne suis pas enthousiaste face à d'éventuelles élections, admet Robert Vincent. J'aurais préféré continuer de travailler pour les électeurs. Aller en élection, c'est retarder l'adoption de projets de loi», dit le député du Bloc québécois qui représente la circonscription de Shefford aux Communes depuis sept ans. Ce dernier accuse notamment le gouvernement Harper de faire tomber le projet de loi C-452, qui est en troisième lecture, et qui aurait donné plus de pouvoir d'enquête au Bureau de la concurrence. «Mais, pour être prêts, on est prêts», dit le député.
La députée de Saint-Hyacinthe-Bagot n'est pas non plus très enjouée à l'idée de devoir aller en campagne électorale. «On ne se réjouit jamais de voir que le gouvernement Harper n'a pas répondu aux attentes des Québécois», regrette Ève-Mary Thaï Thi Lac. Toutefois, elle aussi se dit prête à faire campagne. «Toute l'organisation, les téléphones, sont en place. On a un local déjà loué à Saint-Hyacinthe, et les affiches sont en train d'être imprimées», dit-elle.
Même scénario du côté de Christelle Bogosta, qui tentera de s'asseoir dans le siège du député bloquiste Christian Ouellet, qui a décidé de ne pas se représenter. L'ex-candidate du NPD indique que «personne ne voulait des élections.» Mais «je suis prête et toute l'organisation est prête», dit-elle, ajoutant que son équipe avait déjà identifié quatre locaux électoraux dans les villes de Bedford, Farnham, Cowansville et Magog. «En termes d'organisation, on passe d'un vieux bazou à une Rolls-Royce», lance-t-elle à la blague faisant allusion à son expérience électorale au sein des troupes de Jack Layton, aux élections fédérales de 2008.
Prêt et près du but
Chez les candidats des autres partis, on semble beaucoup plus enthousiastes face à l'éventualité d'amorcer une campagne qui représente une opportunité de briguer un siège à la chambre des Communes. «Si je suis prêt? Je suis prêt et je suis près du but!», lance d'entrée de jeu le candidat libéral dans Brome-Missisquoi, Denis Paradis, qui a déjà apposé des affiches électorales sur les fenêtres de son local de Bedford, rue Principale. «L'équipe est en place. On a des locaux de loués (aussi) à Magog et Cowansville», dit celui qui l'a échappé de peu aux dernières élections, perdant le vote par quelque 1000 voix aux mains de Christian Ouellet. Celui-ci avait aussi battu M. Paradis lors des élections de 2006. «J'ai hâte! , a-t-il dit. Ça promet d'être une campagne vraiment intéressante.»
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