Notre région courtise la Ville reine

«Toronto est le centre économique du Canada et on veut développer ce marché», insiste Didier Rabette, directeur marketing au Château Bromont. On en voit ici le centre-ville.

Plusieurs acteurs touristiques de notre région ont participé à une opération charme, hier, dans la Ville reine. Ils ont tenté de convaincre quelque 250 représentants d'entreprises torontoises d'organiser leurs congrès chez nous. Des centaines de milliers de dollars sont en jeu.


Tourisme Montérégie, Tourisme Cantons-de-l'Est et le Château Bromont étaient à Toronto à l'occasion du «Quebec Day», une grande activité de Tourisme Québec visant à faire connaître les attraits de notre province à ceux qui organisent des congrès d'entreprises. Ces organisateurs d'événements ont entre leurs mains des millions de dollars à dépenser et les acteurs touristiques de chez nous veulent profiter de cette manne.

«Lorsqu'ils se déplacent, chaque groupe va investir dans une région des dizaines de milliers de dollars. Depuis quelques années, on a plus de clients de l'Ontario que des États-Unis. Au niveau corporatif, on parle facilement d'un poids économique de 500 000 $ par année et c'est en constante augmentation», explique Julie Desmarais, coordonnatrice marketing chez Tourisme Cantons-de-l'Est.

Mais la compétition est féroce et les acteurs touristiques de notre région doivent se différencier par rapport aux produits existant ailleurs au Canada, mais aussi ailleurs au Québec. Le caractère champêtre de notre région a tout le potentiel pour conquérir le coeur des Torontois, croit Mme Desmarais. «Ce sont des gens qui veulent de grands espaces et qui sont très intéressés par nos vignobles. À Toronto, ils connaissent la région du Niagara et lorsqu'on leur parle de notre route des vins à nous, ça les intéresse énormément. Je leur parle aussi des activités, comme le ski ou le Zoo», dit-elle.

L'agrotourisme est aussi un argument de poids chez Tourisme Montérégie. Sandra Gibeault, déléguée commerciale pour l'organisme, explique qu'elle réussit à captiver son auditoire lorsqu'elle parle des auberges et des produits du terroir. «Je leur parle du vignoble les Petits Cailloux de Saint-Paul-d'Abbotsford ou encore de la cidrerie De Lavoie à Rougemont. C'est aussi ce genre d'endroit qui nous différencie de Montréal, où les auberges de villégiatures n'existent pas. Les gens sont très intéressés par les visites de vignobles ou de cidreries», confie-t-elle.

Elle remarque une curiosité des organisateurs d'événements torontois pour notre région. «Les gens commencent à nous connaître et c'est à force de nous revoir qu'ils vont savoir que la Montérégie existe. Ce n'est pas facile pour autant d'attirer cette clientèle, car ils croient parfois qu'il sera difficile de déplacer leurs délégués si c'est à l'extérieur de Montréal», admet Mme Gibeault.

Nouveaux marchés

L'industrie touristique a été frappée de plein fouet par le ralentissement économique au cours des derniers mois, rappelle Didier Rabette, directeur marketing au Château Bromont. Les deux dernières années ont été difficiles et la prochaine pourrait bien l'être aussi. Développer de nouveaux marchés au Canada s'avère donc une avenue intéressante.

«Toronto est le centre économique du Canada et on veut développer ce marché, insiste M. Rabette. Il y a un coût de participation aux activités là-bas, mais le coût est encore plus grand si on n'y est pas. Si on réussit à convaincre un seul groupe à venir chez nous, on rembourse largement notre investissement.»

Si la majorité de la clientèle du Château Bromont provient du Québec, il faut étonnamment parfois passer par Toronto pour la rejoindre. «Les sièges sociaux de plusieurs entreprises sont à Toronto et c'est souvent là que sont prises les décisions, même pour un congrès visant à réunir une majorité d'employés québécois», explique M. Rabette.

Les clients rencontrés à Toronto seront relancés au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Certains seront même invités à passer quelques jours dans notre région pour voir, sentir et goûter ce qui rend uniques les Cantons-de-l'Est et la Montérégie.