Rappelons qu'un livreur a subi de graves brûlures lors d'une explosion survenue au moment où il s'affairait à transférer le contenu d'un réservoir d'essence d'un entrepôt vers un camion-citerne, le 10 mars dernier. Le réservoir contenait du diesel mêlé à un autre type d'essence.
Le travailleur se trouvait sur la citerne. Durant l'opération, il y a eu explosion des vapeurs inflammables. Le livreur a été projeté au sol et ses vêtements ont pris feu. Ses collègues de travail lui ont porté secours pour éteindre les flammes, mais il a quand même subi d'importantes blessures.
L'homme a ensuite été traité par les ambulanciers, puis transporté d'urgence à l'hôpital. Il a ensuite été transféré au Centre des grands brûlés de l'Hôtel-Dieu de Montréal.
Deux causes identifiées
Dans son rapport d'investigation rendu public hier, la CSST a identifié deux causes de l'accident.
La première est une décharge électrostatique qui a provoqué l'allumage et l'explosion de vapeurs inflammables présentes près de l'orifice d'un compartiment du camion-citerne. La seconde est une déficience dans l'application des procédures de travail sécuritaires et des mesures de contrôle entourant les activités de transvasement de produits pétroliers. La CSST considère que l'entreprise a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. Elle lui a donc remis un constat d'infraction. Le montant de l'amende peut varier de 5000$ à 20 000$ puisqu'il s'agit d'une première offense.
À la suite de l'accident, l'organisme a interdit le transvasement entre un réservoir et un camion-citerne de même qu'entre deux camions-citernes. Les interdictions ne sont toujours pas levées puisque l'employeur a décidé de modifier ses façons de faire, selon la CSST.
«Ils ont arrêté de se servir de leur réservoir. C'est une opération qui ne se fait plus, explique Pierre Turgeon, porte-parole de la CSST. Si l'entreprise avait voulu s'en servir de nouveau, on aurait exigé qu'elle nous fournisse une méthode de travail sécuritaire.»
Mesures préventives
Des mesures préventives et l'utilisation de certains équipements auraient évité l'accident, estime la CSST. L'organisme rappelle qu'il faut éviter la projection d'un produit pétrolier en utilisant un tuyau de remplissage prolongé qui atteint le fond du compartiment à remplir, et qu'il faut aussi s'assurer d'éviter la contamination d'un produit pétrolier par un autre ayant une volatilité différente.
«Dans le milieu des transports pétroliers, il semble y avoir une fausse impression que le diesel est moins dangereux, indique M. Turgeon. Ce qu'on souhaite, avec les conclusions de ce rapport, c'est que les travailleurs réalisent que même s'il s'agit de diesel, ça ne veut pas dire que ce n'est pas dangereux.»
Il a été impossible, hier, de s'entretenir avec le propriétaire des Pétroles Coulombe et fils, René Coulombe.