Bientôt la fin d'une institution à Saint-Armand?

Jacques Benoît est propriétaire du Magasin général de Saint-Armand depuis 1964. Même s'il espère que le prochain propriétaire des lieux garde le commerce ouvert, il ne se berce pas d'illusions.

La clochette d'entrée du Magasin général de Saint-Armand pourrait bientôt se taire pour de bon. Le propriétaire du commerce depuis 1964, Jacques Benoît, a mis l'immeuble ainsi que tout l'inventaire en vente, laissant au futur propriétaire le soin de déterminer le sort qui attend l'un des derniers magasins du genre toujours en activité au Québec.


«À 83 ans, et après presque 50 ans derrière le comptoir de mon magasin, je pense que j'ai bien mérité de petites vacances, confie M. Benoit. Je pourrais être rentier depuis longtemps.»

Le geste ralenti par le poids des années, Jacques Benoit n'est peut-être plus aussi preste lorsque vient le temps de servir ses clients. Mais il demeure toujours alerte, toujours souriant, et surtout très jasant. Pendant toutes les années où il a exploité son commerce, la qualité du service a toujours été au coeur de ses préoccupations.



«Si un client a besoin d'une vis, je vais prendre le temps de fouiller pour aller la lui chercher, reprend-il. On a toujours eu un gros inventaire. J'ai de la peinture au sous-sol, de la chaîne, du fil et des tuyaux dans un entrepôt et de la clôture agricole à l'extérieur. C'est grâce à tout ça si le magasin a pu résister toutes ces années.»

Par magasin général, on entend vraiment général. À l'intérieur, l'inventaire est aussi hétéroclite que varié. On trouve vraiment de tout dans ce commerce. Boulons, vis et robinets côtoient shampoing, litière à chat et savon alors que courroies en V, clés à rochet, forets et bottes de travail voisinent biscuits aux brisures de chocolat, fromage, bière et viandes froides. Le vieux fréquente aussi le neuf chez M. Benoît: on y trouve aussi bien des étuis pour téléphone portable que des pots Masson qui datent d'avant le tournant du millénaire.

La suite dans l'édition de lundi

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