«Il se passe tellement de choses que j'ai de la misère à résumer l'année en deux ou trois points», lance le maire.
Bien sûr, deux gros dossiers ont trouvé leur conclusion, soit la vente récente de 200 acres des terres Miner, ainsi que la rénovation et l'agrandissement de l'aréna Léonard-Grondin. Mais ce qui est marquant en 2010, selon M. Goulet, c'est la somme record de 56 millions$ investie dans les travaux d'immobilisations, au lieu des 28 millions$ planifiés. Détail important à rappeler, dit le maire: la Ville a reçu plus de 20 millions$ en subventions dans le cadre de divers programmes pour ces travaux.
«Les subventions, c'est une chose qu'on refusait dans le temps parce qu'on ne voulait pas payer notre part», laisse tomber le maire Goulet en faisant référence aux administrations précédentes. «On a vécu longtemps dans le spectre de la dette, ajoutera-t-il au cours de l'entrevue. Dans le dossier de l'aréna, par exemple, les gens disaient être d'accord avec les travaux, mais pas avec la dépense. On veut tout avoir, mais on ne veut pas avoir de dette. Dans la vie, il n'y a rien de gratuit. On vit dans un système où il faut payer pour avoir des services.»
Finances en santé
Richard Goulet défend par ailleurs avec vigueur les finances de la ville, qu'il juge en bonne santé. Il présentera son discours sur la situation financière de la ville, lundi, lors de la prochaine séance du conseil municipal.
«Nous avons un niveau d'endettement et de taxation des plus enviés parmi les villes comparables. Nous avons encore un taux de taxe de 0,80$ par tranche de 100$ d'évaluation, et cela inclut le budget d'opération et le remboursement de la dette. Les nouveaux permis ont généré des revenus de 140 millions$. Nous avons 510 nouvelles portes résidentielles en 2010 contre 350 l'an dernier», énumère le premier magistrat, élu une première fois en 2005 et réélu en 2007, à la suite de la fusion municipale.
«Qu'on m'aime ou qu'on ne m'aime pas, on a mis Granby sur la carte. Les gens veulent vivre à Granby. Et les industries vont bien. La ville est très bien gérée et elle donne aux citoyens ce qu'ils veulent: des services. Ça fait cinq ans que les gens ont peur de ce que je fais, mais ça fait cinq ans que le taux de taxes est à 0,80$...», renchérit-il.
Pas fini
Au cours des prochaines années, certains dossiers devraient refaire surface dans l'actualité. À commencer par celui des transports en commun. «On va se pencher là-dessus en 2011. Nous avons déjà demandé une étude. On veut tout revoir: les autobus, les circuits, pour que ce soit plus adéquat et plus environnemental», dit le maire.
Autre dossier qui continue à cheminer: l'aménagement d'une bibliothèque mieux adaptée à la population de Granby. Elle est actuellement trop petite. Richard Goulet confirme que l'église Notre-Dame est toujours envisagée pour ce projet.
«Et on va encore regarder la mini salle de spectacles. Le besoin est là d'après les professionnels dans le milieu, comme les gens du Palace et du Festival de la chanson. Il y a un manque du côté d'une salle de 300, 400 places. Il y a une niche importante à développer au niveau régional. Nous ne sommes pas juste une ville de 62 000 de population. Nous sommes une capitale régionale qui dessert 80 000 personnes», commente le maire Goulet.
Doter le centre-ville d'une place publique «digne de ce nom» et étudier la situation des stationnements publics sont d'autres dossiers en cours.
Après 2013
Et après 2013, Richard Goulet tirera-t-il sa révérence? Il a déjà déclaré que l'équivalent de deux mandats, soit huit ans au pouvoir, serait suffisant, mais il n'est plus aussi catégorique. Il élude même la question. «Je trouve que ça va très bien. Ma santé est bonne. Et avec le conseil, je m'arrange très bien, en dépit de l'opposition», dit-il.
M. Goulet refuse de s'accorder une note pour évaluer son travail au cours de la dernière année. «Ce n'est pas mon genre de faire ça. C'est à la population d'évaluer mon travail; un travail que je continue de faire avec amour et passion», lance-t-il.
«J'avoue que je n'ai pas toujours un caractère à la hauteur de ce que les gens aimeraient avoir. Mais pour avoir du leadership, de la vision et faire avancer les choses, il faut avoir du caractère. Et pour garder le focus, avec toutes les influences qu'on peut avoir de toutes parts, il faut avoir la tête très dure», conclut-il avec fermeté.