Des photos audacieuses et humaines

Daniel Camirand est fier que le St-Hubert de Bromont soit le premier restaurant à présenter l'exposition.

Une femme aux seins nus, qui a subi une mastectomie, est couchée sur un lit, un verre de vin rouge à la main. « Une femme avec un sein en moins n'est pas un monstre ! «, lit-on sur la vignette explicative. On aperçoit aussi les photos d'un homme âgé, torse nu, qui a été atteint d'un cancer du sein, d'une poitrine plantureuse et... refaite. Et la photo d'un couple allongé, l'homme couvrant les seins nus de sa conjointe avec ses mains. Ces photos ne sont pas présentées dans une salle d'exposition, mais ornent les murs du café-bar du restaurant St-Hubert de Bromont.


C'est la première fois que l'exposition Bonheur sein, dédiée à la Fondation québécoise du cancer, est présentée dans la région. Mais c'est surtout la première fois que l'exposition, qui s'est promenée dans différents coins du Québec depuis sa création en 2007, est accrochée dans un resto. Le directeur général Daniel Camirand en est _ er. « Au début, j'étais un peu sceptique (envers l'exposition). J'avais peur que ce soit des photos choquantes. J'avais un petit point d'interrogation : je voulais voir les photos avant. Quand jeles ai vues, je suis vraiment resté surpris. J'en aurais pris plus. Je pensais qu'il y aurait de la tristesse dans les photos. Je ne voulais pas qu'on prenne les gens en pitié, ce n'est pas le cas «, indiquet- il.

L'exposition Bonheur sein a été créée par Geneviève Proulx, rédactrice en chef de La Nouvelle, un hebdomadaire de Sherbrooke, et sa collègue Jessica Garneau, une photographe de La Tribune de Sherbrooke. C'est Geneviève qui en a eu l'idée après avoir appris qu'une de ses amies, une Granbyenne qui n'avait pas 30 ans à l'époque, venait de recevoir un diagnostic de cancer du sein alors qu'elle allaitait son deuxième enfant. « Ça m'a ébranlée d'apprendre qu'une femme de mon âge avait un cancer du sein «, rappelle-t-elle.



La journaliste, qui faisait de la photo dans ses loisirs, s'est alors alliée à sa collègue, une photographe qui aime écrire, pour créer cette exposition qui a du cran. À cette époque, cinq femmes dans leur milieu de travail avaient reçu un diagnostic de cancer du sein. Les deux mamans voulaient créer une exposition positive, même si elle traitait d'un sujet délicat. Elles voulaient raconter des histoires. Mais surtout faire disparaître des tabous. On peut vivre et être heureuse après un cancer .

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