«Au Québec, 30% des enfants ont des difficultés. Qui les reçoit, ces enfants? C'est l'école publique», lance-t-elle au début de son allocution, prononcée aux côtés de représentants du milieu et en présence d'une trentaine de personnes. «Trente pour cent, c'est majeur en 2010, poursuit-elle. On voit des enfants qui doivent se passer, entre quatre frères et soeurs, la seule paire de running shoes qu'ils ont». Ceux-là, comme ceux qui «n'ont pas déjeuné le matin», ceux qui ont été «abusés la veille», comme ceux «pris en charge par la DPJ», c'est l'école publique seule qui les accueille, souligne-t-elle. «L'école publique ne juge pas. Elle donne le droit à l'éducation à tout le monde», rappelle-t-elle avec émotion, notant qu'il faut saluer les succès de l'institution publique qui réussit cet exploit d'intégration sociale au lieu de «cibler les échecs» et les difficultés, comme cela se fait trop souvent, selon elle.
L'école publique a un caractère universel «qui favorise l'égalité des chances», dit l'actrice. Cette dernière souligne que le privé, lui, «sélectionne ses élèves». «C'est une élite», dit-elle, précisant qu'elle n'est pas contre les écoles privées, seulement contre les subventions que le gouvernement leur accorde. «T'es privé, t'es privé, dit-elle. Le parent qui envoie son enfant au privé doit l'assumer», et accepter d'en payer la facture totale, ajoute-t-elle en entrevue, précisant qu'elle ne considérait toutefois pas que l'école privée prenait «trop de place» dans la société.
Cette dernière affirme que son engagement envers l'école publique est en lien avec un «besoin viscéral de justice qui (l) 'habite», dit celle qui a, il y a une dizaine d'années, accueilli, chaque semaine, une trentaine de jeunes en difficulté à sa ferme de West-Brome. «J'en ai eu un qui en était à sa quatrième tentative de suicide», se souvient-elle, ajoutant que ce type d'enfant ne pouvait avoir accès qu'à l'école publique.
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