Selon l'article 6 du règlement sur les normes du travail, si les conditions de travail obligent un salarié à loger chez son employeur, le montant maximum qui peut être exigé pour la chambre est de 20$ par semaine.
Des recherches sommaires parmi des pomiculteurs de la région ont révélé, talons de chèque à l'appui, que les employeurs prélèvent 45$ par semaine sur leur salaire, fixé par la loi au taux minimum de 9,50$ de l'heure. Ainsi, pour les 70heures travaillées en juillet dans une ferme de Saint-Paul-d'Abbotsford, l'un des Guatémaltèques a reçu 665$, les heures supplémentaires étant payées en temps simple pour les travailleurs agricoles. De cette somme ont été déduits 90,50$, dont 45$ pour le logement.
Les mêmes 45$ de logement étaient déduits du salaire des employés du président de la Fédération des producteurs de pommes du Québec, Mario Bourdeau, de même que chez deux autres pomiculteurs. «J'ai toujours pensé que j'étais correct», a affirmé M. Bourdeau lorsque joint au téléphone, ajoutant qu'il allait faire des vérifications à ce sujet, mais que c'était l'organisation montréalaise FERME, la Fondation des entreprises en recrutement de main-d'oeuvre étrangère, qui permet aux employeurs «de déduire des montants de leurs paies».
Les détails dans l'édition de jeudi.