Située au coeur du village de Bromont, l'Auberge Nuits de Saint-Georges est une véritable pièce d'histoire. La somptueuse résidence construite en 1881 a été la propriété d'un marchand qui a aussi occupé plusieurs fonctions publiques.
Dès le premier coup d'oeil, l'architecture de la propriété appartenant aux soeurs Marguerite et Pauline Domingue et à Alain Tétreault éblouit. Pas étonnant que les propriétaires soient tombés amoureux de la résidence. «Chaque fois qu'on passait devant, on la trouvait donc belle cette maison-là. Et aujourd'hui, on l'a», raconte Marguerite.
L'achat de la propriété s'est concrétisé il y a deux ans, alors que M. Tétreault était à la recherche d'une maison pour sa belle-soeur Pauline. «Mon mari a appelé l'agent d'immeubles pour obtenir des informations sur la maison qui était à vendre juste à côté et il lui a dit que celle-ci était aussi à vendre», raconte Marguerite.
L'idée de devenir propriétaires de l'Auberge a fait son bout de chemin. Les deux soeurs, dont l'une a été gérante d'un magasin et l'autre a travaillé dans le domaine de l'hôtellerie, ont décidé de se lancer dans ce qu'elles qualifient être de plus en plus une «belle aventure».
La maison de la rue Shefford, d'un style néopalladien, accueille ses visiteurs sous un porche aux imposantes colonnes. En franchissant la porte d'entrée principale, on aperçoit d'abord un grand escalier qui mène à l'étage. Avec les plafonds d'une hauteur d'environ 10 à 12 pieds, il paraît davantage impressionnant.
Dans le salon et la salle à déjeuner des clients de l'Auberge, on retrouve plusieurs meubles antiques, dont une desserte datant de 1920. «Les moulures, les planchers et le foyer sont d'origine», explique Pauline.
En fait, les planchers originaux recouvrent toutes les pièces de la plus vieille partie de la maison construite pour le marchand George Tait, un anglican d'origine écossaise.
L'homme a été maître de poste, agent du télégraphe, conseiller municipal, maire et commissaire d'école. Au fil des décennies, la maison a eu plusieurs vocations: bureaux pour professionnels, restaurant, résidence pour personnes âgées et finalement, auberge.
Le bon vin m'endort...
Chaque chambre de la maison historique a été baptisée par un nom de vin: Chablis, Brouilly, Morgon, Meursault, Juliénas et Montrachet. Des mobiliers antiques ou au cachet vieillot les meublent. Toutes les commodités sont offertes dans la chambre, dont une salle de bains. En prime, un foyer au gaz dans chaque pièce.
Marguerite et Pauline Domingue ont choisi un style épuré pour la décoration intérieure. Les murs ont été peints de la même couleur crème. Quelques cadres viennent s'ajouter au décor sans le surcharger pour éviter de camoufler la valeur architecturale de la maison.
L'une des plus belles pièces de la propriété est sans contredit la chambre à coucher située au sous-sol. En la rénovant, les propriétaires ont fait une merveilleuse découverte. «On a enlevé les panneaux de gypse et on a découvert le mur de pierres», raconte Marguerite.
Le plafond avait été construit à l'aide de poutres de bois. M. Tétreault a installé un meuble en pruche pour y déposer un lavabo et quelques décorations qui donne beaucoup de cachet à la pièce.
L'extérieur de la demeure est tout aussi somptueux. L'agrandissement de la maison, réalisée il y a une trentaine d'années, passe pratiquement inaperçu grâce à l'aménagement d'une pergola sur la terrasse entourée de fleurs et d'arbustes. Un spa permet aussi aux visiteurs de prendre une pause près du vaste terrain.
Être propriétaires d'une beauté d'époque rime avec projets, estiment les soeurs Domingue. Après avoir mis à leur goût l'Auberge qui est très achalandée durant la saison estivale, le duo veut réaliser plusieurs projets.
Dans la récente construction, le tapis sera enlevé pour être remplacé par du bois. Les propriétaires veulent aussi construire une nouvelle terrasse vitrée qui pourrait accueillir un spa et une aire pour la pratique du yoga. «Des projets, on n'en manque pas», indique Pauline.