Construit dans le chemin des Rivières dans les années 1840 par des Français, le vaste manoir était baptisé La Seigneurie des Rivières à l'époque. En 1895, la première génération de la famille Hanigan en est devenue propriétaire.
«La maison était fréquentée durant les vacances d'été et les week-ends, raconte Norman Hanigan, le frère de la propriétaire Kathleen Hanigan, rencontré sur les lieux du sinistre, hier matin. Ma soeur possède sa résidence principale à Montréal et elle vient ici la fin de semaine.»
Lorsque le brasier s'est déclaré, sa soeur était absente, tout comme lui qui habite non loin de là. Les flammes ont pris naissance dans un cabanon attenant à l'arrière de la maison, vers 20h. C'est un voisin qui a aperçu le brasier et qui a alerté les pompiers.
À leur arrivée, les flammes étaient apparentes à l'arrière du colossal bâtiment. Le feu s'est ensuite propagé à l'intérieur de la résidence. «À l'intérieur, tout est fini, illustre Réjean Lemaire, directeur du service des incendies de Notre-Dame-de- Stanbridge. C'est une maison construite avec des vieilles planches de bois. Et il y avait beaucoup de meubles antiques en bois.»
Les pompiers ont d'ailleurs fait appel à leurs collègues de Saint-Alexandre et de Bedford pour éteindre l'élément destructeur. Les sapeurs ont aussi obtenu l'aide de la famille Hanigan pour se situer dans la résidence dans l'espoir de limiter les dégâts.
«C'est un labyrinthe, dit Réjean Lemaire. Il y a deux, trois étages, et juste le grenier est divisé en trois. Une chance que la famille était là pour nous diriger parce les dommages auraient été plus importants.»
La maison entourée d'arbres n'est pas une perte totale. Les dommages se chiffrent entre 800 000$ et un million$. Une partie neuve construite il y a quelques années a été complètement épargnée. «Chapeau aux pompiers. Ils ont fait du bon travail», a tenu à souligner M. Hanigan.
Acte criminel?
Les sapeurs ont constaté la présence de traces d'accélérant sur le mur arrière de la résidence. Norman Hanigan raconte qu'il a même perçu une odeur d'essence alors qu'il se trouvait près de la maison et que les pompiers étaient à pied d'oeuvre.
Ils ont aussi fait une découverte inattendue lorsqu'ils ont cherché à comprendre pourquoi le système d'alarme dont était dotée la résidence n'avait pas fonctionné. «On s'est aperçu plus tard que les fils électriques avaient été coupés et que le cuivre avait été volé», explique M. Lemaire.
La Sûreté du Québec a ouvert une enquête. «Certains éléments laissent croire que ça pourrait être un acte criminel», indique le sergent Louis-Philippe Ruel, porte-parole de la SQ en Estrie.
Des policiers du service d'identité judiciaire ont fouillé ce qu'il reste de la résidence, hier, à la recherche d'indices. Un expert en incendie s'est aussi rendu sur place.
«C'est bête. Ce sont des gars malades», estime Norman Hanigan, au sujet des individus qui auraient pu s'en prendre à la propriété de sa soeur.
«Je travaille pour la famille Hanigan et des ennemis, ils n'en ont pas», mentionne le chef des sapeurs.