«On ne peut pas aller plus vite que ça»

Le futur réseau d'égout desservira toutes les propriétés situées dans le village. Les eaux usées de certaines maisons ne finiront donc plus dans la rivière aux Brochets.

Les résidants de Frelighsburg en ont encore pour une année à faire bouillir leur eau pendant cinq minutes avant de la consommer. Les travaux pour exploiter le nouveau puits d'eau potable et pour construire une usine de filtration ne débuteront en effet qu'à l'automne. Et ils ne seront complétés qu'en mars 2011, soit 55 mois après la découverte de coliformes fécaux dans le réseau d'aqueduc de la municipalité, au mois d'août 2006.


Ce n'est pas la première fois qu'un échéancier est avancé dans ce dossier, reconnaît le nouveau maire de l'endroit, Roland Lemaire. L'été dernier, on disait que l'usine de filtration serait en fonction en février 2010. Mais cette fois-ci, assure M. Lemaire, les autorités municipales ont faits tous leurs devoirs. «Les gens sont tannés d'attendre. On les comprend. Mais on ne peut pas aller plus vite que ça», a-t-il dit en entrevue hier.

 



Les études demandées par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) pour valider que l'eau du nouveau puits soit propre à la consommation et en quantité suffisante pour répondre aux besoins confirment que le puits est viable, a expliqué le maire. «On serait capable d'inonder le village», a-t-il imagé. Quant à la qualité, pas de problème, renchérit M. Lemaire. L'usine de filtration utilisera du chlore, comme la plupart des petites usines de filtration.

Le réseau d'aqueduc de la municipalité, qui dessert 96 maisons et une dizaine de commerces du secteur du village, est présentement alimenté par un puits de surface. Les problèmes ont commencé quand l'eau de rivière aux Brochets s'est infiltrée dans le puits. Des analyses menées par le MDDEP en août 2006 ont révélé des taux trop élevés de coliformes fécaux dans l'eau. La seule solution pour la municipalité, estime-t-on au MDDEP, est de trouver une nouvelle source d'eau, puisée à même la nappe phréatique. Les spécialistes en aquifère en ont trouvé une au sud de la route 237, à la limite du village.

Et les eaux usées

Ce n'est pas le seul gros chantier qui attend les Frelighsbourgeois cet automne. Des travaux pour doter le village d'un réseau d'égout devraient aussi être exécutés.



Le problème est que des eaux usées polluent la rivière aux Brochets. Plusieurs résidences ont des installations septiques non conformes ou sont carrément inexistantes. Le projet vise à desservir toutes les propriétés du village, les mêmes que celles reliées au réseau d'aqueduc.

Trois solutions sont à l'étude pour traiter les eaux usées: champ de roseaux, étangs aérés et usine d'épuration. Le maire penche pour le champ de roseaux étant donné que la facture pour l'aménager est moindre que les deux autres options. Une fois traitées, les eaux seront déversées dans la rivière. Selon les plans, environ 60% du réseau d'égout passera derrière les résidences et commerces, a indiqué le maire.

Peu importe la solution retenue, le site qui accueillera les installations d'épuration des eaux usées a été identifié: un terrain à la sortie du village, sur le chemin St-Armand. La municipalité devra engager des discussions avec le propriétaire pour l'acheter. Le premier site envisagé, derrière le cimetière sur le chemin de l'Église, a été abandonné.

Le conseil municipal se réunira la semaine prochaine avec les ingénieurs embauchés à titre de consultants dans ce dossier. Une assemblée d'information sera ensuite organisée la semaine suivante à l'intention des citoyens pour leur expliquer les détails du projet, notamment quel système d'épuration sera utilisé. Puis le conseil tiendra une assemblée extraordinaire pour démarrer le processus. Il adoptera dans un premier temps un règlement d'emprunt. Si le règlement ne fait pas l'objet d'une contestation, lorsque le registre sera passé et que l'aval du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire aura été obtenu, la municipalité procédera à l'appel d'offres.

Les coûts restent à déterminer, a soutenu le maire. La municipalité pourra cependant bénéficier d'une subvention de trois millions de dollars de la part des gouvernements supérieurs. Les riverains devront payer le restant des coûts.

Pas question de reporter le débat, insiste M. Lemaire. «On est en processus de prendre une décision finale. On n'a pas le choix; il faut se décider.»