Germain Lalumière, propriétaire de la ferme C.G.R et une quarantaine d'autres producteurs ont accepté, en 2004, d'investir dans l'achat des abattoirs Zénon Billette à Saint-Louis-de-Gonzague, une entreprise privée appartenant à Benoit Billette.
Initialement, ce projet d'achat a été mené par la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ). «L'objectif de cet abattoir était de permettre aux producteurs d'avoir des prix plus décents pour leurs bouvillons d'abattage», indique Michel Daigle, président du comité de mise en marché du bouvillon d'abattage de la FPBQ.
Les producteurs se sont toutefois opposés à ce que la fédération soit propriétaire. Une fiducie et la Société de commercialisation du bouvillon d'abattage (SCBA) ont été créées pour administrer le projet. La SCBA était propriétaire à 80 % de l'abattoir et Benoit Billette conservait 20 % des parts.
Pour financer l'abattoir, les producteurs payaient 10 $ à l'agence de vente de la FPBQ pour chacune de leur bête qui y était abattue. La FPBQ retournait cet argent à la fiducie dont le rôle était d'autoriser les projets d'investissement suggérés par la SCBA.
En juillet 2007, les abattoirs Zénon Billette a cessé ses activités. Germain Lalumière avance que depuis le 5 juin 2007, l'entreprise n'avait plus les moyens de payer les producteurs pour les bêtes abattues. «Nous recevions des appels de la SCBA qui avait besoin de liquidités parce qu'elle était déficitaire», se rappelle Michel Daigle. La FPBQ a donc avancé l'argent pour que Zénon Billette puisse payer les producteurs. «Il y avait pour 5 M $ de bêtes impayées. Ça représente à peu près 4000 bêtes», insiste M. Lalumière.
Un producteur ne vend pas lui-même ses bouvillons à l'abattoir. C'est l'agence de vente de la FPBQ qui a ce mandat. «Comment se fait-il que de juin à juillet 2007, la fédération a continué à vendre nos bêtes à Zénon Billette en sachant que l'entreprise était en défaut de paiement, questionne Gemain Lalumière. Et comment se fait-il que l'abattoir avait pour 5 M $ de bêtes impayées. Pourtant, la viande de ces bêtes a été vendue. L'abattoir a fait de l'argent.»
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