Dans son budget de l'année 2009, la municipalité avait consacré 2 725 000$ à son enveloppe de déneigement. En fin de compte toutefois, ses frais ont totalisé 2 372 000$, soit 353 000$ de moins que prévu. C'est une économie de presque 13%. Et les derniers mois de l'année, peu rigoureux, y sont pour quelque chose, estime le directeur des travaux publics, André Jean.
Quant à ce beau début d'année 2010, cela lui assure déjà une bonne avance en matière budgétaire. «Par rapport à la même période en 2009, on fait déjà entre 15 et 20% d'économies, soit près de 400 000$.»
Ces montants pourraient cependant être revus à la baisse, car les données datent du 23 février dernier, tout juste la veille de la dernière grosse tempête qui a frôlé Granby, mais enseveli Bromont, Shefford et Waterloo. Cette chute de neige avait obligé les cols bleus de Granby à sortir leur attirail, mais uniquement pour ramasser la neige au centre-ville.
André Jean rappelle d'ailleurs que le ramassage et l'entreposage de la neige font partie intégrante du budget de déneigement de la Ville, au même titre que les bris d'équipements ou la réparation des terrains endommagés par la machinerie municipale.
«On parle de l'ensemble des opérations, incluant aussi les abrasifs.»
Selon lui, aussi clément fût-il, cet hiver n'a pourtant rien d'exceptionnel. «Dans les années 80, je me souviens de ne pas avoir vu de neige en novembre, décembre et janvier. Et d'avoir vu des balais de rue passer en plein mois de février», rappelle-t-il.
«Par contre, ce qui est rare cette année, c'est de ne pas avoir eu la bordée des sucres qu'on voit souvent en mars. Une neige mouillée et lourde, difficile à ramasser.»
Moins cher qu'en 2008
À Bromont, les calculs sont aussi effectués de janvier à janvier. Le budget de déneigement pour l'année 2009 avait été fixé à 879 330$, alors que les dépenses réelles se sont élevées à 902 370$.
La dernière année a toutefois été moins coûteuse que 2008. La municipalité avait alors prévu des coûts de 938 045$, mais avait dû débourser 965 900$ en bout de ligne.
Le directeur des finances à la Ville de Bromont, Richard Joyal, fait remarquer que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte comme la pluie verglaçante, qui nécessite des abrasifs, et le relief du territoire. À Bromont, la majorité des travaux sont réalisés par les employés et les équipements municipaux.
Difficile pour M. Joyal de prédire de quoi aura l'air 2010. Si les trois premiers mois ont été doux, il garde quand même en mémoire le 24 février dernier qui a mobilisé les effectifs de la Ville.
Tarif fixe à Shefford
Pour la municipalité de Shefford, les choses fonctionnent autrement. Qu'il y ait une tonne de neige au sol ou quelques précipitations, le tarif demeure le même. Dans le cas de l'hiver qui s'achève, la formule n'aura pas été très économique. Mais elle demeure néanmoins la plus profitable.
«On paie un montant fixe par mois. On fait affaire avec deux entreprises avec qui on a un contrat de trois ans, explique la directrice générale Sylvie Gougeon. Pour nous, c'est plus avantageux de ne pas avoir d'équipements et de personnel à payer.» C'est d'autant plus vrai quand on sait à quel point Shefford est montagneux et difficile d'accès par endroits.
Autre particularité, Shefford budgète le déneigement par saison. Pour l'hiver 2009-2010, par exemple, la municipalité a octroyé 380 960$ (plus taxes) à l'entreprise Déneigement& Transport Bachand inc. et 240 506$ (plus taxes) à la firme Ostiguy Excavation inc. Le tarif par kilomètre s'élève à 4000$ pour le premier fournisseur et à 3150$ pour le second.
«Il s'agit toutefois de contrat clé en main, c'est-à-dire que ça comprend tout, même les abrasifs», précise Mme Gougeon.
Plus que prévu
La Ville de Waterloo confie elle aussi une partie de ses opérations de déneigement à forfait fixe. Cela explique peut-être que son budget n'a pas connu de surplus. Au lieu des 233 216$ projetés en 2009, c'est plutôt 267 365$ que l'année lui a coûté. Et c'est 25 000$ de plus qu'en 2008.
«Ce qui coûte cher, c'est ramasser la neige, la souffler et opérer le dépôt à neige», laisse entendre le directeur général Luc Lafleur. Pour l'aider au ramassage, la municipalité fait aussi appel à de la sous-traitance, qu'elle paie cependant à l'heure.
Quant au budget 2010, il a été établi à 229 871$. De ce montant, 94 440$ ont été dépensés jusqu'à maintenant. Encore une fois, la neige du 24 février est venue en gruger la majeure partie. «Mais c'est assez régulier d'être rendu à un tel montant à ce temps-ci de l'année», dit M. Lafleur.