«Sur le coup, ça peut choquer. Mais d'ici cinq ans, on va avoir une forêt plus noble», a expliqué hier M. Fortin.
Les travaux ont été réalisés au début du mois de février par la firme de génie forestier Chabot, Pomerleau et associés de Magog. Le principal objectif était de sécuriser les lieux. La majorité des arbres coupés sont des peupliers faux tremble qui ont une durée de vie limitée, soit de 10 à 20 ans. Ces arbres sont souvent attaqués par une maladie, le chancre hypoxylonien. Celle-ci a pour particularité de causer la sécheresse des branches, qui se rompent lors de forts vents.
«Ça ne se voit pas forcément quand on marche dans les sentiers parce que c'est en hauteur. Mais comme c'est un lieu public, on ne peut pas prendre de risque», avait expliqué le mois dernier Claude Chabot, consultant en génie forestier, en environnement et en géomatique.
D'importantes coupes sélectives ont également été menées dans les plantations d'épinettes et de pins du centre de la nature, en place depuis une vingtaine d'années, question de donner de l'espace aux arbres restants et de favoriser leur croissance.
Une dizaine de fardiers
Les centaines d'arbres coupés ont rempli pas moins d'une dizaine de fardiers, indique Mario Fortin. «Ici, on n'est pas habitués de voir ça. Mais c'est ça, des travaux forestiers. Il faut aussi dire qu'on a travaillé du boulevard Bouchard au boulevard de l'Estrie», précise-t-il. Selon lui, le bois a entre autres trouvé preneurs auprès d'industries de pâtes et papier. Cette opération a permis au CINLB d'assumer le coût des travaux ainsi que ceux des plantations qui seront effectuées en mai. De 2000 à 3000 arbres d'essences variées (pins, chênes, épinettes) seront alors mis en terre pour assurer la pérennité de la forêt.
Pour l'instant, l'heure est au nettoyage et l'ampleur des travaux a de quoi étonner parce que la végétation n'a pas encore repris ses droits avec le retour du printemps. L'opération fait jaser les utilisateurs des sentiers et une vingtaine de plaintes ont été déposées au centre de la nature, indique Mario Fortin.
«Ce n'est pas un territoire protégé ici comme c'est le cas pour une partie du centre de la nature du Mont-Saint-Hilaire, dit-il. Et ce n'est pas vrai que ça a fait fuir les oiseaux. On voit moins les mésanges à ce temps-ci de l'année parce qu'elles ne vivent plus en groupe. Elles commencent à occuper leur territoire en vue de se reproduire.»
Le directeur du CINLB indique que c'était la première fois qu'une opération forestière de cette envergure était réalisée depuis la création du Centre, il y a 30 ans. «Les prochains gros travaux seront dans 10 ans», dit M. Fortin.
80 640$ pour la Randonnée
Par ailleurs, d'autres travaux seront menés durant la saison chaude, mais cette fois-ci pour réaménager le sentier La Randonnée, dans un premier temps, et Les Ormes, dans un deuxième temps. Cela est rendu possible grâce à une subvention de 80 640$ remise à la Ville par Hydro-Québec. Granby a adhéré à un programme de la société d'État en vertu duquel tous les résidants qui remplissaient un questionnaire de «diagnostic résidentiel» contribuaient à une cagnotte (35$ par questionnaire électronique et 30$ par copie papier), remise à un organisme choisi par l'administration municipale.
Le sentier La Randonnée, long de six kilomètres, sera refait et élargi, comme cela a été fait pour le sentier Le Marécage. «On ne pourra peut-être pas tout faire cette année. On essaie aussi d'avoir des subventions pour les salaires parce que les 80 000$ permettront d'acheter les matériaux», dit Mario Fortin.