«Ça a été un hiver très dur, estime Gabrielle Benoit, copropriétaire du Centre d'esthétique automobile situé à Granby. Ça représente une diminution de 35 % des contrats de carrosserie par rapport à la même période l'an passé.»
La situation est sensiblement la même pour Denis Laflamme. «En 20 ans, c'est le premier hiver comme ça. Les automobilistes ont roulé sur l'asphalte tout l'hiver», affirme le propriétaire de Débosselage Extra, qui enregistre une diminution d'environ 30 % des contrats cet hiver.
«Ça a quand même été correct, estime quant à lui Alain Racine, de Carrosserie Alain Racine. Ça représente environ 15 % de moins cette année. C'est un peu normal. Il y a eu moins d'accidents qu'en 2008, les gens sont plus prudents, ils ont des pneus d'hiver et les voitures sont plus sécuritaires.»
La plupart des carrossiers que La Voix de l'Est a joints, hier, ont connu un hiver moins achalandé en raison de tous ces facteurs. Si les automobilistes en sortent gagnants, les entreprises spécialisées dans la remise à neuf des voitures accidentées, elles, en souffrent.
«L'an passé, nous avons eu un hiver de fou et cette année, c'est le contraire, indique Mme Benoit, qui a dû congédier un de ses employés à temps plein. Une chance qu'on fait de la restauration de voitures anciennes, c'est ce qui nous permet de nous tenir à flot.»
Un problème qui ne date pas d'hier
Le propriétaire du Garage Fausse à Granby, Denis Fausse, constate que plus les années passent, moins nombreux sont les accidents. Résultat: les ateliers de carrosserie, dont la sienne, ont moins de travail.
«Il y a plusieurs phénomènes qui peuvent expliquer la diminution, dit-il. Il y a eu beaucoup de campagnes contre l'alcool au volant et il y a une diminution de sept à huit pour cent des accidents par année.»
Au fil des ans, la charge de travail a été réduite considérablement. «Il y a une douzaine d'années, j'avais sept carrossiers à temps plein. Aujourd'hui, j'en ai un», explique-t-il pour illustrer l'ampleur de la situation.
Chez Fixe Auto de Granby aussi les travailleurs ont été moins occupés. «C'est un petit peu moins achalandé qu'à l'habitude, affirme Sylvie Lapalme, qui n'était toutefois pas en mesure de chiffrer la diminution. On a été bien occupés, mais il y a des hivers où ça a été plus achalandé.»
Denis Fausse constate également que les automobilistes qui achètent une voiture neuve bénéficient d'une garantie offerte par le concessionnaire durant quatre, cinq et même six ans. Pendant ce temps, les clients font donc affaire avec le concessionnaire, explique-t-il.
Même chose, dit-il, concernant les automobilistes qui optent pour la location d'une voiture. Durant leur bail, ils effectuent les réparations chez le concessionnaire plutôt que dans une autre entreprise.
Sylvie Lapalme constate que la saison hivernale est moins longue, ce qui a inévitablement un impact sur l'achalandage à son commerce. «Normalement, ça commençait en novembre et on était dans le rush jusqu'en mars. Les périodes d'achalandage sont plus courtes parce que la neige tombe plus tard et les hivers sont plus doux. Parfois, il n'y en a plus en février», fait-elle remarquer.