Deux policiers de la SQ impliqués

Une suite inattendue au démantèlement d'un réseau de braconniers dans Brome-Missisquoi est survenue, hier, quand la SQ a dévoilé que deux policiers du poste de Brome-Missisquoi sont parmi les 83 personnes soupçonnées d'en faire partie. Leur identité n'a pas été dévoilée puisque aucune accusation n'a encore été portée. En outre, Pierre Fortin et Claude Beauchemin de l'organisme provincial (notre photo) ont exhibé le butin saisi surtout à Farnham mais aussi à Sainte-Sabine, Stanbridge Station et Lacolle dans le cadre de l'opération Jouvence: 550 livres de viande de cerf de Virginie, six carabines, une fourgonnette et de l'équipement de chasse.

Deux policiers du poste de la SQ de Brome-Missisquoi sont parmi les 83 personnes soupçonnées de faire partie d'un réseau de braconniers de la région de Farnham mis au jour mercredi par le Service de protection de la faune.


En conférence de presse hier à Saint-Jean-sur-Richelieu, l'organisme provincial a exhibé le butin saisi surtout à Farnham mais aussi à Sainte-Sabine, Stanbridge Station et Lacolle dans le cadre de l'opération Jouvence: 550 livres de viande de cerf de Virginie, six carabines, une fourgonnette et de l'équipement de chasse.

 



Aucune personne n'a été arrêtée, les suspects ayant simplement été rencontrés et interrogés. Ils comparaîtront en cour par voie de sommation.

Quant aux policiers interrogés, dont les noms n'ont pas été révélés, l'un d'eux a depuis été assigné à des tâches administratives, a indiqué hier le porte-parole de la SQ en Estrie, Louis-Philippe Ruel. L'autre n'a pas encore été rencontré, car il serait à l'extérieur de la province.

Si les accusations s'avèrent, les agents peuvent s'attendre à d'autres procédures disciplinaires ou même à un licenciement. «Ils seront jugés selon l'ampleur du dossier, a dit l'agent Ruel. On ne peut pas présumer de la culpabilité de quelqu'un.» La direction des normes disciplinaires de la SQ suivra le processus judiciaire.

100 chefs d'accusation



Plus de 100 chefs d'accusation doivent être déposés contre les contrevenants qui, pour la plupart, ont déjà avoué leurs méfaits, a indiqué hier Pierre Fortin, lieutenant responsable des bureaux de la Faune de Saint-Jean-sur- Richelieu et Granby et responsable de l'opération Jouvence, lors d'une conférence de presse tenue au Fort Saint-Jean.

La Faune reproche aux braconniers d'avoir chassé beaucoup plus que la limite permise, d'avoir tiré à partir d'un véhicule et d'avoir chassé en vertu d'un permis de chasse emprunté à quelqu'un d'autre ou d'un faux enregistrement. Seule une quinzaine de membres du groupe chassait; les autres gravitaient autour du réseau.

Résultat: les braconniers auraient tué plus de 100 cerfs pour la seule année de 2009. La viande n'était pas vendue dans des commerces; les suspects se la partageaient entre eux ou faisaient du troc.

«Ils se connaissaient tous, a dit M. Fortin, qui a surnommé les braconniers des «tueurs (de cerfs) en série». Certains d'entre eux sont même des récidivistes.» La chasse n'était pas la principale activité des suspects. «C'était plus un hobby pour eux», a-t-il dit.

Les agents de la Faune n'ont pas dévoilé les noms des personnes soupçonnées, car elles n'ont pas été officiellement accusées au pénal, un processus qui peut durer plusieurs mois.

Parmi l'équipement saisi, il y a aussi des jumelles, des haches, des pelles et des supports à carabine. Les armes étaient aussi équipées de viseurs. Le Service de la faune n'a pas voulu chiffrer la valeur des saisies effectuées.



La viande de cerf récupérée par le Service de protection de la faune sera donnée à des organismes de charité de la Montérégie.