Après la guerre, une nouvelle épreuve

Komian Gaye, Denise Assoga et leurs deux enfants ont tout perdu dans l'incendie de leur logement de la rue Paré.

Komlan Gaye, Denise Assoga et leurs deux enfants vivent à Granby depuis cinq mois. Après avoir vécu l'enfer de la guerre, voilà qu'ils doivent traverser une nouvelle épreuve, celle de repartir à zéro après l'incendie qui a rasé l'immeuble à logements où ils habitaient.


« On a beaucoup souffert et on a fui la guerre, raconte Denise Assoga, assise sur le lit de la chambre de l'hôtel Le Granbyen où elle est temporairement logée avec son mari et ses deux jeunes enfants. Nous avons tout perdu. «

 



Le couple originaire du Togo en Afrique de l'Ouest s'était réfugié au Bénin, en Afrique occidentale, pour fuir la guerre. Le Canada est devenu sa terre d'accueil, en septembre. Et c'est à Granby que la famille a amorcé une nouvelle vie. Elle avait élu domicile dans un logement de la rue Paré.

Aux petites heures du matin dimanche, la mère de famille a été réveillée par un bruit. « J'ai entendu les gens qui couraient dans l'appartement en haut de nous, raconte-t-elle. En regardant par la fenêtre, j'ai vu une flamme. «

Les parents se sont empressés de sortir du logement leurs deux enfants, Antoinette âgée de 9 ans et Jean-Baptiste six ans. Vêtus de leur pyjama, les sinistrés ont assisté Michael Labrie, un bon Samaritain, pour sauver les occupants du logement supérieur qui étaient prisonniers des flammes.

La mère de famille a sauté du balcon. Le père a ensuite lancé tour à tour ses trois enfants. La famille originaire de la Colombie a été prise en charge par la Croix-Rouge. Elle est maintenant hébergée chez des amis. La famille a décliné les demandes d'entrevue des journalistes, hier.



Malgré le sinistre qui chamboule sa vie, la famille Gaye-Assoga ne se décourage pas. Bien au contraire. Reconnaissant de ne pas avoir été blessé ou, pire, avoir péri dans cet incendie, le couple sourit à la vie. « On remercie Dieu pour s'être réveillés (dans la nuit de dimanche) et pour être encore en vie. Dieu nous a aidés et personne n'a été blessé «, se réjouit le père de famille.

SERY leur vient en aide

Au lendemain du sinistre, hier, les employés de Solidarité ethnique régionale de la Yamaska s'affairaient à trouver un nouveau logement aux familles jetées à la rue, dont une qui n'était pas assurée.

« Nous sommes là pour les aider du mieux qu'on peut, indique Eloïse Van Doorn, adjointe à la direction de l'organisme. La priorité est de leur trouver un logement. Les responsables de l'accueil font actuellement des recherches. «

Les employés de SERY organisent une collecte pour venir en aide aux nouveaux arrivants qui n'ont plus de logement. Ils recueilleront les dons en argent ou par chèque des citoyens à leurs locaux situés à l'angle des rues Saint-Jacques et Saint-Charles, à Granby.

L'argent amassé permettra d'acheter des biens que les familles ont perdus dans l'incendie de leur logement.