1519 personnes en faveur d'un référendum

Après deux jours d'ouverture du registre, 1519 personnes ont apposé leur signature pour signifier leur opposition au règlement d'emprunt de 19,3 millions de dollars, visant à rénover et ajouter une troisième glace à l'aréna Léonard-Grondin.

Après deux jours d'ouverture du registre, 1519 personnes ont apposé leur signature pour signifier leur opposition au règlement d'emprunt de 19,3 millions de dollars, visant à rénover et ajouter une troisième glace à l'aréna Léonard-Grondin. Il s'agit de 308 signatures de plus que les 1212 nécessaires pour forcer le conseil municipal à prendre une décision: soit annuler le règlement, soit décréter un référendum. Ils se prononceront lundi soir.


La mairesse suppléante, Louise Brodeur-Comeau, ne cachait pas sa déception, hier soir, après avoir appris le nombre de signataires du registre. «Il y a tellement de subventions qui sont là pour ce beau projet, j'ai un peu de difficulté à comprendre. Les gens ne sont pas contre l'aréna, mais contre l'emprunt, pourtant, c'est la façon de procéder. Le gouvernement nous donne une subvention, à la condition qu'on emprunte à l'avance. Pour le pont, ça a fonctionné de la même manière», expliquait la conseillère, qui prend la parole au nom du maire Richard Goulet, absent en raison d'une opération à la hanche qu'il a subie cette semaine.

 



Si la mairesse suppléante se montrait déçue du verdict, plusieurs citoyens venus assister au dévoilement des résultats, un peu après 19h à l'hôtel de ville, ne cachaient pas leur satisfaction. «Je suis content, très très content!», a lancé Scott Harrington, quelques instants après l'annonce de la greffière, Me Catherine Bouchard. «J'espère qu'il n'y aura pas de référendum et que la ville va abandonner le projet, jusqu'à ce que l'économie remonte et que notre dette baisse», a-t-il ajouté.

Nathalie Ménard a aussi assisté au dévoilement des résultats. Depuis une dizaine de jours, elle fait circuler une pétition pour encourager les citoyens à signer le registre. Elle se réjouissait du nombre de signataires. «J'avais le goût de sauter sur ma chaise. Enfin, j'ai l'impression que les gens se tiennent debout. On a reçu nos comptes de taxe la semaine passée et on a fait le saut, ça va être quoi dans un an ou deux? Oui, c'est un beau projet, car l'aréna a besoin de rénovation, mais est-ce qu'on a l'argent?», se questionnait-t-elle.

Bonin signe le registre

Pascal Bonin, conseiller municipal du district 7, a aussi signé le registre. Selon lui, les élus doivent réétudier le projet et tenter de faire des propositions qui feront consensus. «Ça va forcer les gens du conseil à se rasseoir à la table et à se remettre à la planche à dessin, ce qui n'est pas une mauvaise chose. De un, j'ai signé le registre, car ce n'est pas mon projet. Tant qu'à faire un aréna, il vaut mieux en faire un complètement à part avec deux autres glaces. Deuxièmement, pour moi le règlement devait avoir une limite à la dépense, c'est-à-dire qu'on devrait fixer le montant maximum que les citoyens de Granby étaient prêts à payer pour ce projet là. S'il y a 1500 personnes qui se sont présentés, c'est que je n'étais pas tout seul à penser ça et être pour des balises», explique-t-il.



La suite

Lundi, la greffière déposera au conseil de ville un certificat attestant le nombre de signataires au registre. Le conseil aura alors une décision à prendre, soit celle d'annuler le règlement d'emprunt ou de décréter un référendum. Si les élus optent pour cette deuxième option, ils devront aussi décider d'une date de scrutin. La Loi sur les élections et les référendums prévoit qu'un référendum de ce type doit avoir lieu dans les 120 jours suivant la date de l'adoption du règlement et uniquement les dimanches. Le référendum devrait donc avoir lieu au plus tard le 16 mai prochain. L'organisation d'un référendum coûte entre 200 000 $ et 300 000$, estimait, hier, Michel Pinault, le directeur général de la ville de Granby.

Le conseil muncipal peut aussi prendre la décision de retirer le règlement d'emprunt pour y apporter des amendements. La mairesse suppléante, Louise Brodeur-Comeau, penche plutôt en faveur d'un référendum. «Le chiffre de 1519 personnes, ça fait 2,5% de la population. Les autres ne se sont pas prononcés, pour moi, on devrait aller en référendum. Je pense que le maire Goulet était du même avis», dit Louise Brodeur-Comeau. Le projet de rénovation de l'aréna est important pour toute la communauté de Granby, croit Mme Brodeur-Comeau, et il est important d'aller de l'avant. «Il faut dire à la population que le projet est très intéressant, toujours à la condition qu'on ait nos subventions, et qu'on ne peut pas cracher sur l'argent du gouvernement, car ça ne se représentera pas tous les ans. C'est un projet d'envergure pour le futur de nos jeunes.»

Le conseiller Pascal Bonin favorise, quant à lui, une nouvelles étude du projet par le conseil municipal, alors qu'il considère que l'organisation d'un référendum est coûteux. «Le plus rentable ce serait de refaire un règlement et d'instaurer une limite, croit-il. Si on fixe une limite, il n'y a pas de problème à s'endetter, mais il faut s'assurer que ce ne sera pas plus que de six millions.»

Les citoyens vont savoir lundi soir, s'ils seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le règlement, dans le cadre d'un référendum.