Tour à tour, les ambulanciers, les policiers et les pompiers ont fait irruption dans l'édifice de 12 logements à la suite d'une agression armée, suivie d'un début d'incendie.
Pour une raison inconnue, un homme de 24 ans a planté un couteau dans le dos d'un autre locataire chez qui il était venu quémander une cigarette. La victime, Bryant Lareau, 29 ans, s'est ensuite réfugiée chez Jonathan Meunier, qui lui habite au rez-de-chaussée.
«Il saignait beaucoup mais il parlait, indique M. Meunier. J'ai moi-même appelé la police et les secours.» L'agresseur est ensuite retourné chez lui pour mettre le feu à son propre matelas «pour tenter d'éliminer les preuves (de son attaque)», subodore M. Meunier.
À leur arrivée, les policiers l'ont mis en joue à l'extérieur avant de l'arrêter. L'homme reste détenu jusqu'à sa comparution, aujourd'hui. Il pourrait être accusé d'agression armée, d'incendie criminel et de méfait. Il était connu des policiers.
De son côté, la victime a été conduite au Centre hospitalier de Granby pour y traiter de sérieuses blessures, mais sa vie n'était pas en danger. Selon le porte-parole de la police de Granby, Marc Farand, il a obtenu son congé de l'hôpital hier.
Dommages à l'édifice
Le début d'incendie que le Granbyen avait allumé chez lui a rapidement été éteint par les pompiers. «Le feu ne s'est pas étendu ailleurs que dans la chambre à coucher du suspect», a dit le directeur du service des incendies de Granby, Pierre Lacombe. Le bloc a toutefois subi des dommages à cause de l'eau utilisée par les sapeurs et des portes ouvertes avec fracas pour fins de vérifications et d'aération.
Les pompiers ont aussi découvert que l'appartement du suspect avait été saccagé. Apparemment, ce dernier, qui souffrirait de problèmes psychiatriques, aurait semé la pagaille dans son logement, la veille, pour une raison encore une fois inconnue. Il a aussi jeté un pneu par l'une des fenêtres de son logement.
«Je suis venu le voir (hier) matin et j'ai vu qu'il avait démoli son appartement, dit le propriétaire du bloc, qui préfère garder l'anonymat. J'ai tout de suite été à la Régie du logement pour le faire évincer. J'ai aussi appelé la police. Ils sont venus mais ils sont repartis en me disant qu'il (le suspect) avait promis de tout réparer. Mon oeil! On voit ce qui est arrivé après. Il est dangereux.»
Selon Jonathan Meunier, toute cette histoire aurait aussi pu être évitée. «Ça aurait dû être prévenu, dit-il. Les policiers viennent très souvent ici. Quant (au suspect), je le voyais souvent revenir avec un oeil au beurre noir. Il est incontrôlable, agressif.»