La solution est venue trop tard

«On est favorables à ce que des employés se dévouent à la cause d'Haïti. Mais il faut mettre ça dans la balance avec notre première mission qui est de soigner notre population.»


Le dg par intérim du CSSS de la Haute-Yamaska réagissait au reportage publié dans La Voix de l'Est sur le refus de l'établissement d'accorder un congé sans solde à une infirmière des soins intensifs qui désirait participer à une mission humanitaire en Haïti.

 



Selon Mario Larivière, l'établissement n'a pas «interdit» à l'infirmière de partir. Mais il n'a pu dire oui «dans les heures qui ont suivi sa demande».

Hier, le CSSS avait trouvé une solution, dit-il. Mais il était trop tard pour l'infirmière Danielle Choinière, parce que l'avion dans lequel elle devait prendre place s'était envolé la nuit précédente.

«On a trouvé une solution, mais ça peut prendre 24h. On a des soins à donner», martèle M. Larivière.

Pour remplacer une travailleuse, «on va demander aux employés s'ils peuvent changer leurs horaires de travail, s'ils peuvent travailler en temps supplémentaire. Mais on demande déjà à nos employés de faire des heures supplémentaires. C'est une période très occupée, ça exige déjà des efforts additionnels. Il faut mettre ça dans la balance», souligne-t-il.



«On avait trouvé une solution en 24h, je nous trouve quand même efficaces», reprend-il. Un autre employé a demandé un congé sans solde pour participer aux secours à Haïti, et le centre de santé a trouvé des solutions et s'apprête à accéder à sa demande.

M. Larivière ne croit pas que cette histoire nuira aux efforts de recrutement de l'établissement. Le centre de santé est favorable à ce que des employés participent à des missions humanitaires, soutient-il. Mais dans certains cas, «ça prend plus que 12heures pour se revirer de bord», devait-il préciser.

Pas d'entente

En fin d'après-midi hier, le syndicat ignorait toujours la solution qu'aurait trouvée l'employeur pour laisser partir l'infirmière.

«Ils nous ont dit que s'il y avait un prochain vol de les aviser le plus tôt possible et qu'ils allaient regarder ce qu'ils pouvaient faire. Mais ils ne se sont pas engagés à la laisser partir», indique la présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et respiratoires de la Haute-Yamaska, Sophie Séguin.

«La prochaine fois, je ne le saurai pas forcément deux semaines d'avance», indique Sophie Séguin. C'était la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec qui avait lancé un appel à ses syndicats afin de trouver des infirmières prêtes à s'envoler pour Haïti, dans un contexte sécuritaire.



«Je comprends qu'on ait des problèmes de remplacement. Mais est-ce qu'on a fait l'impossible pour la laisser partir, j'en doute un peu. Je ne suis pas convaincue qu'ils ont fait beaucoup de recherche pour la remplacer», déplore-t-elle.

La présidente du syndicat ignorait hier si une autre infirmière du CSSS de la Haute-Yamaska avait obtenu l'aval de la direction pour partir en Haïti.