Pour M. Paradis, le dossier tombe sous la juridiction du fédéral parce que les oléoducs de Montréal Pipe-Lines traversent les territoires de deux pays, le Canada et les États-Unis. En contre-partie, M. Ouellet plaide que ce sont les autorités québécoises qui doivent se pencher sur le projet parce que les risques environnementaux touchent le Québec. «La menace environnementale est ici, au Québec», signale Michel Breton, l'adjoint principal de M. Ouellet.
Les deux députés ont discuté de la question la semaine dernière, confirme M. Breton. Ils n'ont cependant pu s'entendre sur la meilleure marche à suivre pour que le projet de Montréal Pipe-Lines fasse l'objet d'une analyse par un organisme compétent.
Le débat peut sembler anodin, voire étrange. Chose certaine, la conséquence que les deux députés discourent ainsi fait en sorte que la coalition des opposants au projet de Montréal Pipe-Lines tourne en rond.
La coalition, qui regroupe les maires de la Montérégie où les oléoducs passent et quelques députés, a déjà demandé que Québec se mouille en mandatant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) d'examiner le projet. L'organisme doit organiser des audiences publiques dans toutes les municipalités touchées, insiste la coalition. La ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamps, la patronne du BAPE, n'a pas encore accusé réception de la lettre de M. Ouellet envoyée le 28 novembre dernier.
Risques environnementaux ou pas, le député Paradis affirme que la nature des installations de Montréal Pipe-Lines fait que le projet doit être confier à l'examen de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. À chaque palier ses responsabilités, soutient-il.
Aucune demande à l'Agence
L'Agence canadienne d'évaluation environnementale opère sous le parapluie du ministère de l'Environnement. «Nous n'avons reçu aucune demande pour ce projet», a indiqué en entrevue la porte-parole de l'organisme, Lucille Jamault.
Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, pourrait demander à l'Agence de passer le projet au peigne fin. «C'est un gouvernement minoritaire. Il doit écouter la population», a dit M. Paradis. Il ajoute que les députés de l'opposition, dont fait partie M. Ouellet, pourraient donner une petite poussée dans le dos du ministre en adoptant une motion à la Chambre des communes exigeant que l'Agence jette un coup d'oeil.
La station de pompage projetée par Montréal Pipe-Lines à Dunham serait utilisée pour renverser le flux du mazout dans un de ses oléoducs. Le pétrole en provenance des sables bitumineux de l'Alberta passerait par un oléoduc à Sarnia en Ontario avant de transiter par les installations de la compagnie à Montréal avant de s'écouler jusqu'à Portland au Maine.
L'entreprise a déjà déposé son projet au MDDEP pour obtenir un certification d'autorisation en vue de sa construction. Les fonctionnaires du Ministère l'étudient.
La Commission de protection du territoire agricole du Québec a donné son autorisation à l'entreprise pour construire sa station de pompage sur un terrain agricole. Cette décision est contestée devant le Tribunal administratif du Québec.
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