Toujours plus haut!

Le quatuor a pu démontrer son savoir-faire au-dessus du décor surréaliste que représente Dubaï et son île en forme de palmier.

En choisissant de nommer son équipe «Évolution» il y a quelques années, Michel Lemay ne pensait pas si bien dire. Ses fils et lui se dirigent vers des sommets jamais atteints par des parachutistes québécois. Une évolution constante et remarquable pour des p'tits gars d'ici qui ne disposent pas des mêmes moyens que la plupart de leurs plus proches rivaux.


Le dernier exploit de Michel, Benoît, Martin et Vincent Lemay: une 4e position au Dubaï Parachuting Championship and Gulf Cup 2010. À cette spectaculaire compétition mondiale, tous les pays étaient conviés. Au-dessus du décor surréaliste que représente Dubaï et son île en forme de palmier, pas moins de 2500 sauts ont été réalisés durant les huit jours de l'événement.

 



On se rappelle qu'en juillet dernier, les Lemay avaient terminé en 5e place aux World Games à Taïwan. L'année d'avant, Évolution s'était classée au 6e rang mondial.

La semaine dernière à Dubaï, parmi les 19 équipes inscrites dans la catégorie «4 way» (sauts où le quatuor doit réaliser le plus de figures possible dans un temps donné), les parachutistes de l'école Nouvel Air de Farnham ont fait très bonne figure derrière les États-Unis, la Belgique et la France.

«On fait plusieurs compétitions par année, et ce sont toujours de très belles expériences. Il faut expérimenter la pression des compétitions. C'est important pour nous permettre d'évoluer. On est en belle progression. On se dirige vers un podium, prédit M. Lemay, visiblement fier de sa progéniture.

Cette passion familiale en fait d'ailleurs une histoire unique. «Partout où on passe, on attire beaucoup l'attention, surtout qu'on est en pleine ascension.»



Quand La Voix de l'Est lui a parlé hier, le paternel était en transit en Indonésie. Les plus jeunes, eux, étaient sur le point de rentrer au Québec.

La Russie

Cela ne veut pas dire que nos quatre téméraires se la couleront douce pour autant. Pour être d'attaque à leur prochaine compétition internationale qui se déroulera en Russie au mois d'août, l'équipe devra faire 150 sauts d'entraînement et cumuler d'innombrables heures de pratique au simulateur intérieur de chute libre SkyVenture de Laval.

«En Russie, on va faire ce qu'on peut pour améliorer notre sort, mais c'est de plus en plus difficile. On se bat contre les meilleurs au monde...» lance Michel Lemay. L'homme de 51 ans souligne que la compétition de haut niveau est très exigeante physiquement et qu'au fur et à mesure que lui et son équipe grimpent les échelons, le défi s'amplifie.

Mais la difficulté n'est pas que physique; elle réside également dans les ressources pour se maintenir au sein de l'élite mondiale du parachutisme. Prendre part aux compétitions de plus haut niveau demande beaucoup d'argent. «On a peu de commanditaires, mais on apprécie ceux qu'on a», confie le leader d'Évolution. On reçoit un petit soutien de Sport Canada, mais ça vient principalement de notre poche.»

L'équipe est d'autant plus méritoire quand on sait que les Russes, les Américains et les Français, par exemple, disposent de toute l'aide financière nécessaire pour s'entraîner et s'inscrire aux compétitions sans trop s'inquiéter.