Prier pour Haïti

Garlancha Célestin, Granbyen d'origine haïtienne, considère que la foi est essentielle dans la tragédie que vit présentement son pays natal.

«Prions, prions pour Haïti», a lancé le curé Serge Pelletier, hier matin , aux fidèles rassemblés à l'église Saint-Eugène. Un cri du coeur pour les milliers d'Haïtiens qui tentent toujours de survivre, cinq jours après le séisme qui a fait trembler leur pays. Encore plus maintenant qu'à l'habitude, plusieurs Haïtiens s'accrochent à leur foi pour traverser cette nouvelle épreuve.


«Ce n'est pas à cause du tremblement de terre qu'il faut arrêter d'avoir la foi. On a besoin de prières», croit Garlancha Célestin, un Granbyen d'origine haïtienne présent hier à l'église Saint-Eugène. Il a appris samedi que son demi-frère, dont il était sans nouvelle, a été retrouvé sans vie sous les décombres.

 

Si les événements des dernières heures peuvent ébranler la foi de certains, il croit néanmoins qu'elle est d'autant plus importante en temps de crise. «La foi est très forte en Haïti, dit-il. C'est certain qu'il va y avoir des gens qui vont désespérer, mais d'autres vont se dire que s'ils sont encore vivants, c'est grâce à Dieu. Au cours des derniers jours, il y a eu des messes dans plusieurs églises de Port-au-Prince, car les gens ont besoin de ça.»

Même si la communauté internationale se mobilise, l'aide de Dieu ne peut pas être de trop, estime Fleuristil Magareth, elle aussi Haïtienne de Granby. «À travers les désastres, il ne faut pas arrêter d'avoir la foi, même si sur le coup de l'émotion, on peut en vouloir à Dieu», dit-elle. «Ma mère, mon frères, mes soeurs et ma famille sont là-bas. J'ai été chanceuse, ils sont en vie. Mais dans cette tragédie, nous sommes tous des frères et soeurs et ça nous touche tout ce qui se passe», ajoute Mme Magareth.

Pour la circonstance

Plusieurs églises de Granby ont adapté, hier, leurs célébrations à la crise qui se vit présentement. «On a eu un témoignage de Garlancha et une bonne partie de la messe a été dédiée à Haïti, alors que nous avons reçu des directives à ce sujet de notre évêque. Les prières ont aussi été adaptées aux circonstances. Je pense qu'il faut arrêter de demander pourquoi, mais plutôt se demander comment on peut les aider», affirme le curé Pelletier.

Le prêtre se réjouit de voir les citoyens québécois se serrer les coudes. Il a d'ailleurs invité ses fidèles à donner généreusement, hier, lors d'une deuxième quête entièrement dédiée à aider les sinistrés.

À l'Église unie de Granby, le pasteur Éric Lukacs se montrait aussi solidaire. «J'ai recommandé aux gens de donner à la Croix-Rouge ou encore à Médecins sans frontières, c'est important d'aider», a-t-il dit quelques instants après la célébration qu'il venait d'officier.

Fleuristil Magareth et Garlancha Célestin se réjouissent de voir la solidarité des Québécois pour Haïti et espèrent que l'aide continuera d'affluer, même lorsque les mois auront passés.