Régis Charron bouleversé

Le Granbyen Régis Charron a vécu quelques années à Port-au-Prince. Aujourd'hui, il s'inquiète pour ses amis et ex-collègues de travail qui sont au coeur du chaos dans la capitale d'Haïti.

«C'est une catastrophe», estime Régis Charron, un Granbyen qui a travaillé et vécu à Port-au-Prince pendant quelques années. Le séisme qui a frappé la capitale d'Haïti le bouleverse. Il s'inquiète pour ses amis et ex-collègues de travail dont il est sans nouvelles.


«On essaie d'en savoir plus. J'écris justement à mes contacts pour savoir s'ils s'en sont sortis indemnes, a indiqué le Granbyen, lorsque joint à sa résidence hier matin. Ce sont des amis, des gens qu'on connaît.»

 



Il a heureusement eu des nouvelles d'un ami basé à Port-au-Prince qui lui a fait parvenir un courriel disant qu'il se portait bien.

M. Charron a rempli plusieurs mandats dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement, entre 1999 et 2007. Il a passé quatre ans et demi à Port-au-Prince à titre de conseiller technique pour la réforme des pénitenciers.

Au fil du temps, il a rencontré plusieurs Canadiens en Haïti. Aujourd'hui, il s'inquiète pour ceux qui sont au milieu du chaos. «Notre coeur est avec eux», confie-t-il.

M. Charron ne peut s'empêcher de penser à ce qui lui serait arrivé s'il avait été en mission à Port-au-Prince lors du terrible tremblement de terre. «On appelle ça le syndrome de la balle perdue chez les gens qui ont été en mission, explique-t-il. Il y a toutes sortes de questions qu'on se pose...»



Le Granbyen affirme que le séisme est une véritable catastrophe pour un pays surpeuplé et pauvre. Il n'en revient pas que de nombreuses bâtisses se soient effondrées, comme le siège de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti , la cathédrale de Port-au-Prince, les églises, etc.

«Même le Palais national s'est effondré, dit-il, visiblement secoué par l'ampleur du désastre. Ce sont des symboles et même des ressources pour le peuple haïtien. Les églises sont des lieux de prière et un endroit il se réfugie.»

Le retraité du pénitencier fédéral de Cowansville affirme que les efforts devront être nombreux pour parvenir à rebâtir la capitale d'Haïti. Avant le tremblement de terre, les infrastructures étaient déjà fragiles et les communications difficiles, indique-t-il.

«Dans certains bidonvilles, il fallait y aller à pied parce qu'aucune machinerie ne pouvait s'y rendre, illustre-t-il. Là, s'ils doivent soulever une dalle de béton, ils doivent le faire à la main.»

En plus d'avoir entraîné la mort de milliers de personnes, les secousses causeront des problèmes d'ordre humanitaire. «Ils devront repartir à zéro probablement dans plusieurs domaines comme l'électricité», estime Régis Charron.

Dans ce pays surpeuplé, il risque d'y avoir des problèmes d'alimentation, d'approvisionnement en eau, des problèmes d'ordre sanitaire et de sécurité, énumère-t-il.