Bernard Demers au coeur de l'horreur

Le candidat à l'investiture libérale dans Shefford et ex-directeur général du cégep de Granby Haute-Yamaska, Bernard Demers, est plongé au coeur de l'horreur depuis le violent séisme qui a secoué Haïti.

De retour à Port-au-Prince depuis le 29 décembre, Bernard Demers est plongé dans l'horreur depuis le séisme dévastateur qui a secoué Haïti mardi soir. Le candidat à l'investiture libérale dans Shefford et ses proches sont sains et saufs. Mais le secteur où ils habitent a été très secoué, a expliqué M. Demers par courriel à La Voix de l'Est hier.


«Nous habitons vers le bas de la ville, dans les secteurs les plus touchés. Nous avons dormi dehors, dans l'auto. Toute la nuit, il y a eu des groupes de gens qui chantaient des chants religieux, tantôt chrétiens, tantôt vaudous», a-t-il écrit.

 



«Le nuage de poussière de ciment a flotté longtemps sur la ville. Il y a eu de nombreux feux», ajoute M. Demers, qui habite Béthanie lorsqu'il est au Québec.

L'ex-directeur général du cégep de Granby Haute-Yamaska travaille depuis juin 2008 en Haïti à titre de chef d'un projet d'appui en renforcement des capacités en gestion de la santé. Subventionné par l'Agence canadienne de développement international, ce projet est mené en collaboration avec le ministère de la Santé Publique et de la Population ainsi que l'Université d'État d'Haïti.

Tous ensemble

Bernard Demers et sa famille habitent Haïti sur une base permanente. Ils ont passé le temps des Fêtes au Québec, à Béthanie, mais ils sont retournés à Port-au-Prince à la fin décembre. Le couple est actuellement accompagné d'au moins un de leurs trois enfants. Ils ont eu de la chance lorsque la terre s'est mise à trembler.



«Nous venions de rentrer à la maison quand le séisme est survenu, ce qui fait que nous étions tous ensemble. Je n'ose imaginer l'angoisse que nous aurions vécu si ma fille avait encore été au lycée et ma femme et moi, chacun de notre côté, au travail. Les pires images ont aussi été épargnées à ma fille, ce dont je me réjouis», écrit Bernard Demers.

Hier, à titre de chargé de projet, M. Demers s'affairait à chercher les membres de son équipe ou collègues immédiats, dont deux Canadiens et trois Haïtiens. En fin d'avant-midi, Karina Dubois, coordonnatrice de projets à l'Université de santé internationale, jointe à Montréal, a confirmé que les deux membres canadiens de l'équipe permanente du projet dirigé par M. Demers étaient sains et saufs. Mais un consultant et un professeur logés à l'hôtel Montana, détruit par le séisme, manquaient à l'appel.

Action différente

Bernard Demers a été défait lors de l'élection fédérale en octobre 2008. Il souhaite de nouveau représenter les couleurs libérales dans le comté, mais l'assemblée d'investiture se fait toujours attendre. Aucune date n'a été fixée.

«En théorie», M. Demers doit demeurer en Haïti jusqu'en juin prochain. «Le projet se terminant en 2012, il est fort possible que je reste plus longtemps. Mais tout dépend, souvent, d'événements incontrôlables comme celui que nous vivons maintenant. L'important, c'est de faire face, de s'adapter et de continuer», dit-il.

Selon lui, l'action du groupe qu'il dirige sera sûrement différente, car «la crise humanitaire sera une réalité incontournable». Lui et ses collègues ne sont pas impliqués dans la recherche de survivants. «C'est un travail de spécialistes et les structures sont extrêmement instables», écrit Bernard Demers.



Ce n'est pas la première fois qu'il est confronté à une crise humanitaire en Haïti. En 2008, il a lancé sa campagne électorale 10 jours après ses adversaires; il était retenu à Port-au-Prince après le passage de tempêtes tropicales qui ont ravagé le pays.