Peu d'avancée dans les négos

Jean-Rod Morin, le représentant national du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP).

La reprise des négociations entre la direction et les syndiqués de l'usine du Groupe Lacasse de Saint-Pie n'a permis aucune avancée significative, jeudi à Saint-Hyacinthe. Un différend sur l'installation d'une roulotte pour abriter les lock-outés a eu l'effet d'une douche froide sur les discussions.


Le directeur des ressources humaines chez Groupe Lacasse, René Vincelette, mentionne que la journée avait pourtant fort bien débuté, la conciliatrice Nadine Côté ayant d'abord rencontré le représentant national du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), Jean-Rod Morin, et lui-même sur une base individuelle. Les deux hommes ont ensuite pu échanger durant près de deux heures. «Pour bien voir les enjeux, discuter de la problématique de la sous-traitance et trouver des solutions au conflit, indique le directeur. Les échanges étaient très corrects.»

 



Au retour de la pause du dîner, toutefois, le ton a changé lors de la rencontre des deux comités de négociations. Le syndicat venait d'apprendre que la Ville refusait sa demande de mettre en place une roulotte, rue Jacques-Cartier, et un foyer extérieur avec cheminée pour permettre aux manifestants de se protéger du froid et des intempéries à l'entrée de l'usine. Une première roulotte avait pourtant pu être installée sans problème à l'autre accès, rue Saint-Pierre.

«Le syndicat croit que la compagnie est intervenue auprès de la municipalité de Saint-Pie pour l'empêcher d'installer la seconde roulotte à l'avant de l'usine. C'est tout à fait faux», affirme M. Vincelette, en précisant qu'une employée du service des ressources humaines, Josée Tanguay, est conseillère municipale à Saint-Pie, d'où les soupçons émis par le syndicat. Celle-ci n'est pas intervenue dans ce dossier, assure-t-il.

Jean-Rod Morin a pourtant l'impression que la municipalité s'acharne à leur mettre des bâtons dans les roues.

À la Ville de Saint-Pie, hier, la directrice générale Dominique St-Pierre a confirmé le refus de la municipalité d'autoriser la mise en place de la deuxième roulotte. Parce que l'emprise gazonnée n'était pas assez grande aux abords de l'usine, qu'il était interdit de la mettre sur la voie publique et que l'autre possibilité de l'installer dans le parc Daniel-Johnson n'était pas envisageable, en raison du caractère résidentiel du quartier.



Prise deux la semaine prochaine

En raison de ce désaccord qui a occupé le gros des échanges, patrons et syndicat se sont donc quittés vers 16h30 - sous les recommandations de la conciliatrice -, sans une réelle éclaircie dans ce conflit de travail amorcé dimanche soir à 23h après que l'entreprise eut décrété un lock-out à son usine de la rue Saint-Pierre.

René Vincelette demeure néanmoins confiant qu'il y aura à nouveau reprise des discussions dès la semaine prochaine. «La conciliatrice, M. Morin et moi sommes censés nous reparler.» On sent toutefois que les deux parties sont bien loin d'un accord. «Je n'ai pas de boule de cristal, mais on a l'impression que la compréhension de la notion de sous-traitance n'est pas la même des deux côtés. Il va falloir démystifier ce sujet.»

«Le but était de repartir les discussions, mais il y a peu de changements de positions sur la sous-traitance, admet également Jean-Rod Morin. On savait de part et d'autre qu'on ne réglerait pas ça jeudi. Il n'y a pas d'autre rencontre prévue pour l'instant, mais je demeure très ouvert.

Incidents

Par ailleurs, le conflit de travail aurait donné lieu à quelques incidents isolés sur les lignes de piquetage au cours de la semaine. Le dernier remonterait à hier matin, alors que les lock-outés se seraient attroupés devant l'usine Phoenix - qu'ils accusent de sous-traitance - autour d'un camion en marche. Ce genre de comportement, déplore René Vincelette, vient mettre en danger la sécurité des gens.



Bien que ce dernier laisse entendre qu'il n'y a pas eu de débordements jusqu'à maintenant, des agents de sécurité et des policiers de la SQ demeurent présents sur les lieux pour s'assurer qu'une certaine civilité prévale d'un côté comme de l'autre. «En général, ça se passe bien. On veut absolument éviter qu'il y ait escalade», soutient pour sa part Jean-Rod Morin.

isabel.authier@lavoixdelest.qc.ca