«C'est un bon client», confirme Guy Robitaille à propos de Shell. Le directeur des opérations de Montréal Pipe-Lines n'a pas voulu dire le volume de mazout livré quotidiennement à cette raffinerie, affirmant seulement qu'il s'agit «d'un certain débit».
Cela dit, M. Robitaille rappelle que Montréal Pipe-Lines dessert également la raffinerie Petro-Canada, sise près de celle de Shell, et que ses oléoducs transportent aussi du mazout vers l'Ontario. «Nous sommes une entreprise de services et nous avons d'autres clients», souligne-t-il.
En entrevue jeudi, M. Robitaille a confirmé qu'il rencontrera les élus de Dunham mercredi prochain. Il compte leur faire une présentation du projet de la station de pompage. «Les nouveaux élus n'ont pas été informés du projet. On va répéter ce qu'on a expliqué à l'ancien conseil, mais avec les détails à jour», a-t-il expliqué. «On est confiants que ça va calmer les appréhensions des gens.»
Cette rencontre fait suite au virage à 180 degrés du conseil municipal de Dunham qui s'oppose maintenant à la construction d'une station de pompage sur son territoire. Le nouveau maire, Jean-Guy Demers, a convaincu ses collègues de revoir la position de la municipalité dans ce dossier, exprimant des craintes concernant les risques pour l'environnement en cas d'incidents.
Depuis, cette opposition a fait boule de neige. Une coalition d'élus, regroupant les maires des municipalités où l'oléoduc passe, ainsi que des députés, réclament l'intervention du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement pour analyser le projet.
M. Robitaille ne voit pas l'intérêt de faire appel au BAPE. Le projet est d'une grande simplicité, estime-t-il. «C'est une bâtisse avec deux pompes à l'intérieur», a-t-il résumé.
De toutes façons, fait remarquer M. Robitaille, le projet est déjà en train d'être passé au peigne fin par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Les fonctionnaires du MDDEP l'étudient avant d'accorder une certification d'autorisation à l'entreprise.
L'Office national de l'énergie devra aussi l'analyser, ajoute M. Robitaille. «Il y a des organismes compétents qui ont été mis en place et qui regardent ça pour faire les analyses appropriées», a dit le patron de Montréal Pipe-Lines.
Outre ces analyses, soutient M. Robitaille, Montréal Pipe-Lines a aussi fait ses devoirs en produisant des études sur les impacts d'un tel projet. «Des ingénieurs ont travaillé là-dessus. Il y a eu beaucoup d'ouvrage de fait dans ce projet, beaucoup d'argent de dépensé.»
Ces études ont été remises au MDDEP, a indiqué M. Robitaille.
Montréal Pipe-Lines est-elle disposée à les rendre publiques?
La question embête le représentant de Montréal Pipe-Lines. «Ça reste à déterminer», a-t-il fini par dire.
michel.laliberte@lavoixdelest.qc.ca
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