Le défibrillateur fait toute la différence

François Sénécal, François Blanchard, Ghislain Théberge et Lucie Turgeon, membres de l'équipe de patrouille de Ski Bromont ayant participé au sauvetage d'un pompier de 42 ans de Saint-Hubert.

La réanimation d'un pompier de 42 ans à la station Ski Bromont, récemment, a convaincu le directeur général de la station, Charles Désourdy, d'offrir un second défibrillateur à ses patrouilleurs.


Le 22 décembre, en quittant la boutique de location, un pompier de 42 ans de Saint-Hubert s'est effondré. «Il est tombé par terre. Quelqu'un de chez nous l'a vu, relate François Sénécal, directeur de l'exploitation à Ski Bromont. Ça n'a pas été long qu'une armée de patrouilleurs est sortie pour lui porter secours.»

 

Un appel radio a immédiatement été fait pour demander à un patrouilleur d'apporter le défibrillateur qui est toujours gardé au sommet de la montagne. En attendant l'appareil, le coordonnateur de la patrouille, François Blanchard, a amorcé les manoeuvres de réanimation cardio- respiratoire. La RCR jumelée au défibrillateur multiplie les chances de survie.

Six minutes se sont écoulées entre le moment où l'homme de 42 ans s'est effondré et l'utilisation du défibrillateur. «Les ambulanciers nous ont dit bravo puisque autrement, l'homme serait décédé», révèle M. Sénécal qui précise que le pompier n'a gardé aucune séquelle de cet incident.

Une question de temps

Sylvain Blanchard, propriétaire de Réanimation Sauve-vie une entreprise spécialisée dans la formation en RCR et défibrillation cardiaque, constate que les patrouilleurs de Bromont ont respecté la chaîne de survie. «Les manoeuvres de RCR achètent du temps. Mais la machine fait la différence, souligne celui qui est ambulancier depuis 31 ans. Chaque minute où aucune manoeuvre n'est faite, le patient voit ses chances de survie réduites de 7% à 10%.»

Avec la RCR, 3% des patients s'en tirent. Ce taux de survie grimpe à plus de 40% avec l'utilisation d'un défibrillateur externe automatique (DEA). Sylvain Blanchard explique qu'au moment d'un arrêt cardiaque les battements du coeur sont de 300 à 400 par minute, alors qu'à la normale ils oscillent entre 60 et 120. «Pour faire retomber les battements à la normale, ça prend un choc électrique», insiste le fondateur de Réanimation Sauve-vie.

M. Blanchard souligne que l'utilisation d'un DEA n'a rien de sorcier. «C'est un jeu d'enfant, mentionne-t-il. C'est la machine qui décide du choc qu'elle donne.» Une formation de quatre heures incluant les manoeuvres de RCR est nécessaire pour se servir d'un DEA.

Actuellement, au Québec, seulement 7% des gens possèdent une formation en RCR. Un bien faible pourcentage, lorsque le temps est le pire ennemi d'une personne en arrêt cardiaque. Plus grandes sont les chances de survie si des manoeuvres sont tentées dans les six minutes suivant l'arrêt. D'où l'importance d'avoir quelqu'un dans les alentours qui puissent intervenir rapidement.

M. Blanchard, un résidant de Saint-Joachim-de-Shefford, a décidé d'offrir gratuitement les cours de RCR à ses concitoyens âgés de plus de 14 ans. «Mon but est de former au moins 44% de la population pour dépasser la ville de Seattle aux États-Unis où il y a le plus de gens former au monde en RCR», lance tout sourire l'ambulancier.

cynthia.st-hilaire@lavoixdelest.qc.ca