«Si c'est une fugue, elle va sûrement réapparaître lorsqu'elle aura 18 ans, le 12 janvier. Vous savez, les jeunes ont peur de la DPJ, et je pense que c'est pour ça qu'elle va revenir lorsqu'elle sera majeure. J'ai toujours gardé ça en tête», raconte Françoise Algier, la mère de la disparue.
L'adolescente a été vue la dernière fois le 23 janvier 2005 alors qu'elle se rendait au parc Bourbonnais de Farnham pour une journée de sports d'hiver. La jeune fille, alors âgée de 13 ans, ne s'est pas présentée au rendez-vous de fin de journée fixé par sa mère.
Presque cinq ans se sont écoulés depuis ce jour. La Sûreté du Québec a enquêté sur la disparition de l'adolescente et validé plusieurs informations dans l'espoir de la retrouver, mais en vain. Les membres de sa famille ont aussi consulté à plusieurs reprises des voyantes pour découvrir l'endroit où elle se trouve.
«Il y a environ un mois, je suis allée voir une dame qui disait avoir vu l'esprit de Mélina et qu'elle était morte. Elle disait que son cadavre était enterré dans la cave d'une ancienne auberge près de Trois-Rivières. Les policiers ont vérifié, et nous aussi on s'est rendus sur place. On n'a rien trouvé», raconte Mme Algier.
Une autre femme lui a raconté que sa fille était toujours en vie et s'apprêtait à rentrer à la maison. «Elle m'a dit qu'elle serait dans le coin de Laval ou St-Eustache», explique la Farnhamienne, confiante des récentes révélations.
L'organisme Enfant-Retour Québec devrait publier, en janvier, un nouveau vieillissement d'une photographie de la disparue créé par des artistes de la GRC, affirme Mme Algier. Une première expérience a été réalisée l'an dernier. «Enfant-Retour m'avait demandé de fournir des photos de moi et du père de Mélina pour un vieillissement. La dame de l'organisme m'a dit qu'il devrait en faire un autre à ses 18 ans», explique la mère de famille.
L'espoir fait vivre
Au fil des ans, l'adolescente n'a pas perdu sa place au sein de la famille, alors qu'on retrouve des photos dans différentes pièces de la maison. Françoise Algier en a aussi placé dans sa voiture et dans son sac à main.
En cette période du temps des Fêtes, les moments sont difficiles pour les proches de la disparue. «On voit qu'il manque quelqu'un dans la maison, dit la mère de famille. On le sait qu'elle n'est pas là.»
Le plus difficile, estime Mme Algier, est de vivre dans l'ignorance sans pouvoir faire quoi que ce soit. «On se sent inutiles. On ne sait rien et on ne peut rien faire. Tu attends et tu gardes espoir, dit-elle. Si je sais où elle est, il n'y a pas une porte que je ne serai pas capable d'ouvrir pour aller la chercher.»
Les proches espèrent revoir l'adolescente. Ou à tout le moins, recevoir de ses nouvelles. «Mes filles me disent ''si au moins elle pouvait juste téléphoner''. Ça nous enlèverait un gros fardeau d'avoir de ses nouvelles», dit Mme Algier.
karine.blanchard@lavoixdelest.qc.ca