Rassemblés pour leur souper de Noël, les employés du Buffalo ont reçu toute une douche froide, samedi soir, en apprenant que le commerce venait d'être dévalisé. Le vol se serait déroulé entre 17h30, heure du départ des derniers employés, et 19h30, moment où les méfaits ont été constatés. Une membre du personnel souhaitant conserver l'anonymat a indiqué que la porte avait été fracturée grâce à un pied-de-biche et que des paires de jeans valant près de 150 dollars avaient été subtilisées. Même si l'événement s'est déroulé en début de soirée, aucun témoin ne s'est rapporté au service de police de Bromont.
De mauvais souvenirs
Au cours des deux dernières années, plusieurs vols ont été dénombrés au Carrefour champêtre. Le 23 novembre dernier, plusieurs individus masqués s'emparaient de 20 000$ de marchandise chez M/2 Outlet. «On s'est fait voler quatre jours après notre ouverture, se souvient Émilie, la gérante du commerce. Ils ont ciblé seulement les marques les plus chères. Maintenant, on se sécurise plus.» Des vêtements Lacoste, Hugo Boss et Strellson avaient alors été dérobés.
Le vol au Buffalo rappelle aussi de mauvais souvenirs à Jodi Mallinson, gérante chez Calvin Klein. «L'an dernier, des voleurs ont défoncé le mur de la boutique Le Garage pour venir chez nous. Ils ont fait un énorme trou dans le mur et ont volé pour des dizaines de milliers de dollars», confie-t-elle, tout en soulignant qu'un vol à l'aube des Fêtes est un coup dur pour un commerçant.
Les événements des derniers mois ont la particularité de ne pas être de simples vols à l'étalage, mais plutôt des vols massifs de marchandise. La situation inquiète les commerçants, qui voient apparaître du jour au lendemain un important manque à gagner dans leurs livres comptables. «Quand on dit qu'on s'est fait voler 20 000 $ de marchandise, on parle de la valeur des vêtements. Mais en réalité, on aurait fait du profit là-dessus, on peut donc facilement dire qu'on perd au moins le double», explique Jason Johnston, l'un des propriétaires des magasins Ultimate qui n'a pas été épargné par les malfrats. Chez lui, ce sont des montres Nixon qui avaient attiré les bandits, en août dernier. M. Johnston exige du Carrefour champêtre des gestes concrets en matière de sécurité. «C'est beaucoup trop facile de faire des vols et le Carrefour champêtre fait zéro», s'offusque-t-il.
Les commerçants rencontrés hier par La Voix de l'Est demandent l'installation de caméras à l'extérieur des commerces. Une mesure qui ne serait pas un luxe, disent-ils, considérant la valeur des vols des derniers mois. Certains croient qu'il serait aussi approprié qu'un gardien de sécurité surveille le secteur la nuit. «Il faudrait un garde de 20h le soir à 4h le matin», suggère M. Johnston, tout en soulignant que les policiers se font de plus en plus présents dans le secteur, le jour du moins. Les marchands rencontrés affirment faire tout en leur possible pour augmenter la sécurité à l'intérieur de leur boutique, mais ils considèrent que des mesures s'imposent aussi dans l'ensemble du Carrefour Champêtre.
Le promoteur Devimco gère et développe le Carrefour champêtre. La Voix de l'Est a tenté d'obtenir les réactions de l'entreprise aux demandes des commerçants. Aucun administrateur n'a cependant rappelé le journal. Sylvie Dubois, responsable de l'entretien et de l'inspection au Carrefour champêtre, a toutefois confirmé que les vols constituaient un problème important. «La compagnie a quand même installé des caméras près du parc, où il y avait beaucoup de vandalisme. L'administration veut investir là-dessus», a-t-elle spécifié. Du même coup, elle considère que les policiers devraient être encore plus présents. «On aimerait que les policiers fassent plus de surveillance. C'est sûr que [les caméras] ça aiderait, mais ce sont des gros investissements et quand on paye autant pour la police, on s'attend à avoir assez de surveillance», dit-elle.
Le service de police de Bromont invite les citoyens qui pourraient avoir des renseignements à fournir concernant le vol au magasin Buffalo à le contacter au 450-534-3131.