"Quand tu changes d'emploi, d'organisation, de région, tu tournes une page. Mais là, je ferme le livre au complet", confie-t-il, l'air serein.Claude Vézina est très fier de la façon dont "l'équipe" a orchestré la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) qui l'a tenu très occupé jusqu'à la fin.
Mais ce qu'il retient surtout, ce sont les deux fusions qu'il a pilotées à un an et demi d'intervalle, celle du CLSC-CHSLD puis celle qui a uni le CLSC, les centres d'hébergement et l'hôpital menant à la création du centre de santé. Des grandes transformations qui se sont faites dans l'harmonie.
Un grand projet sur la glace
Dès son arrivée, Claude Vézina défendait avec ardeur un projet de centre d'hébergement de quelque 200 places, qui aurait fourni une centaine de lits supplémentaires dans la région, mais qui aurait aussi permis de reloger des aînés vivant dans l'unité de longue durée de l'hôpital ou dans des chambres doubles, triples ou trop exiguës dans des CHSLD publics. "En novembre 2003, c'était la priorité un de la Régie régionale l'ancêtre de l'Agence. Mais il y a eu un changement de gouvernement et d'approche avec les PPP. Tout a été mis sur la glace, mais les besoins sont là. C'est extrêmement décevant", déplore-t-il.
Le CHSLD de 66 places annoncé en novembre 2007, qui devait initialement être réalisé en PPP, devait accueillir ses premiers résidants à Noël 2009. Mais il n'est pas encore construit. Et les appels d'offres, qui devaient être lancés avant Noël, se font toujours attendre.
"Dans le système public et dans le privé aussi, des projets sont mis sur la table. Les résultats concrets prennent un peu plus de temps", indique M. Vézina, philosophe. Il donne notamment l'exemple de l'Aile sud, qui accueille beaucoup de services, un projet de l'ex-dg René Giard.
Des défis
Claude Vézina a travaillé pendant 33 ans dans le réseau de la santé. À ses yeux, le plus grand défi que pose la direction générale de l'hôpital de Granby, c'est de desservir la population avec des ressources toujours insuffisantes.
"Si on regarde seulement notre organisation, c'est comme si on ne s'était pas développés pendant sept, huit ans", estime-t-il. Un retard qui est sans doute relié, estime-t-il, au désir du gouvernement de fusionner les hôpitaux de Granby et de Cowansville, ce qui a mis les deux établissements sur la défensive.
"La médecine nucléaire, on l'a eue seulement en 2008. Pourtant de 1987 à 1994, je travaillais dans le Bas- St-Laurent et on l'avait. Ce n'est pas normal pour un hôpital qui a un bassin de 90 000 de population et même de 145 000 pour le secteur est de la Montérégie", conclut-il.